Lucie Castets à Matignon: selon le socialiste Arthur Delaporte, "le chef de l'État n'a pas d'autre choix"

Les partis du Nouveau Front populaire (NFP) vont-ils avoir Emmanuel Macron à l'usure? Depuis la désignation mardi 23 juillet par l'alliance de gauche de Lucie Castets comme candidate commune pour Matignon, la haute fonctionnaire est en campagne. Et pour Arthur Delaporte, député socialiste du Calvados interrogé ce dimanche 11 août sur BFMTV, sa nomination comme Première ministre relève de l'évidence.

"Il (Emmanuel Macron) est aujourd'hui coincé. Il n'a pas le choix que de nous appeler à Matignon, d'un point de vue institutionnel et logique, et il ne sait pas comment s'en sortir autrement."

Fin de la "trêve olympique et politique"

Ce 11 août, vers 23 heures, la cérémonie de clôture des Jeux olympiques prendra fin au Stade de France. Et avec elle, "la trêve olympique et politique", actée le 22 juillet par Emmanuel Macron. Qui a repoussé la nomination d'un Premier ministre à "mi-août".

La guerre de position entre Emmanuel Macron, qui a d'ores et déjà rejeté l'option Lucie Castets, et les chefs de partis du NFP, s'est figée le 26 juillet, jour de la cérémonie d'ouverture. Dans un enthousiasme commun, les membres de l'exécutif démissionnaire, et de l'alliance de gauche (exception faite de la France insoumise), ont célébré les médailles françaises.

Lundi 12 août, le marigot politique va se réveiller. Selon le député du Calvados, si aujourd'hui le président est "dans un corner", une solution existe: il doit s'en référer à la Constitution.

"Théoriquement, il y a quelque chose qui s'appelle la Constitution, quelque chose qui s'appelle les pratiques institutionnelles de la 5e République. Où l'on appelle la personne en tête du bloc majoritaire, même si c'est une majorité relative. Et cette personne c'est Lucie Castets."

Assemblée fracturée

Mais l'effusion des jeux ferait presque oublier que le gouvernement démissionnaire est chargé des affaires courantes depuis le 16 juillet, et qu'aucune majorité à l'Assemblée n'a émergé du second tour des élections législatives du 7 juillet. Trois blocs composent l'hémicycle. Et aucun n'atteint les 289 membres, synonyme de majorité absolue.

"On n'est pas non plus dans une illusion absolue. On sait très bien qu'on a une majorité qui n'est que relative. Il va falloir aller convaincre sur un certain nombre de textes, sur un certain nombre de sujets et nous pensons que ce que nous portons est majoritaire dans l'opinion", défend l'élu du Calvados

Avec 193 députés, le Nouveau Front Populaire est certes la première force politique à l'issue des élections législatives. Mais juste devant la coalition présidentielle Ensemble, en deuxième position avec 166 élus. En troisième position, on retrouve le Rassemblement national et ses alliés qui totalisent 142 sièges.

Le député socialiste, l'assure, l'alliance de gauche "travaille sur ce plan de gouvernement", si Emmanuel Macron devait céder, et nommer Lucie Castets Première ministre. Et de conclure, avec une analyse opposée à celle du président, "nous considérons que le chef d'État n'a pas d'autre choix que de nous appeler à Matignon".

Article original publié sur BFMTV.com