Yahoo Actualités Loyer mirobolant, dépenses faramineuses, virements bancaires... Le train de vie fastueux de Rachida Dati épinglé par Libération
Une enquête de Libération épingle les virements considérables reçus par Rachida Dati, reconduite dans un gouvernement que Michel Barnier souhaite « irréprochable et modeste ».
Depuis presque vingt ans, Rachida Dati est régulièrement épinglée pour ses dépenses exorbitantes. En 2008, alors ministre de la Justice, elle déboursait en trois mois les deux tiers de ses frais de réception dans des voyages et restaurants, avant de demander une rallonge et de dépasser son budget de 30 %. En 2014, l’UMP la privait de portable après avoir dû payer ses 10 000 euros annuels de forfait téléphonique.
En 2015, Rachida Dati était visée par la Cour des Comptes pour avoir facturé 190 000 euros de dépenses indues pendant qu’elle était Garde des Sceaux : vêtements de luxe, conseils en communication et autres pâtisseries…
De nouveau, le train de vie de l’ex-maire du 7e arrondissement parisien intrigue : dans un article publié ce lundi 23 septembre, Libération cible en particulier son ex-compagnon Henri Proglio, ancien patron d’EDF et Veolia, qui aurait grassement entretenu le porte-feuille de la nouvelle ministre de la Culture.
Henri Proglio, "l’intendant" de Madame la ministre
Ils se sont connus dans les années 1990, grâce à Dominique Strauss-Kahn et, bien qu’ils se soient séparés de 2010 à 2017, Henri Proglio et Rachida Dati ont toujours été proches. Selon Libération, l’homme d’affaires antibois gérait l’intendance de madame, en lui remettant "une carte bancaire (…) pour ses achats courants", en la logeant dans divers appartements parisiens et en lui virant régulièrement "10 000 ou 15 000 euros sur son compte".
S’il fallait de nouveaux rideaux "à 5200 euros" ou payer l’électricité, il était l’homme de la situation. Besoin d’un prêt de 50 000 euros sans intérêts ? Henri Proglio est encore là. La ministre de la Justice, qui rédige à ce moment-là – fin 2007 – une "reconnaissance de dettes" à régler avant 2012 n’aurait… jamais remboursé la somme, selon le journal. Elle aurait en revanche reçu entretemps un nouveau virement de 15 000 euros. En parallèle, les nombreux neveux et nièces de Rachida Dati (elle est issue d’une fratrie de 11 enfants), se voient offrir plusieurs stages et emplois par Henri Proglio dans l’une des divisions du groupe EDF.
Un appartement de 225m2 au cœur du 6e arrondissement
Dès juin 2019, alors maire du 7e arrondissement de Paris depuis dix ans, Rachida Dati emménage avec Henri Proglio dans un luxueux appartement, rue Cassette. L'entrepreneur loue, au cœur d’un vieil hôtel particulier du 6e arrondissement, un 225 m² contenant cinq chambres, un séjour de 50m2 et une terrasse, pour lequel Rachida Dati n’aurait "jamais payé un centime de loyer".
En janvier 2024, elle rejoint le gouvernement Attal ; c’est le moment où Henri Proglio dit stop. La frustration est grande pour celui à qui Emmanuel Macron a refusé de renouveler sa présidence à la tête d’EDF. Il quitte l’appartement, mais continue de prendre en charge pour Rachida Dati le paiement du loyer (quelques 10 000 euros mensuels) jusqu’à l’état des lieux de sortie, six mois plus tard. Fin juillet 2024, les clés de l’appartement sont rendues. Au passage, l’homme d’affaires doit retaper les trous des dressings et placards de Rachida Dati, "rebouchés à la va-vite", pour la somme de 25 000 euros.
Rachida Dati se dit "ministre SDF", rapporte Libération, mais selon sa déclaration de patrimoine à la HATVP, elle est alors propriétaire "d’un appartement dans les Hauts-de-Seine, d’une maison en indivision en Saône-et-Loire, ainsi que d’une maison et d’un appartement au Maroc". Son patrimoine financier s’élève à plus de 5,2 millions d’euros en titres, assurances-vie, comptes courants et épargne.
Après avoir reçu sans compter, la multimillionnaire du gouvernement Barnier va devoir faire oublier ses casseroles. Le nouveau Premier ministre souhaite des ministres "irréprochables et modestes". Rachida Dati est à ce jour, et ce, depuis 2021, en attente d’un procès pour "corruption passive" et "recel d’abus de pouvoir" pour des conseils juridiques prodigués à Renault-Nissan pour 300 000 euros annuels, pendant trois ans. Son ex-compagnon, Henri Proglio, attend quant à lui le 30 septembre le verdict de son procès pour "recel de favoritisme" dans une autre affaire. Et risque à nouveau de devoir payer une petite fortune.
