"L'outrage", "le choix de l'apaisement"... Les unes de la presse après l'arrivée de Michel Barnier à Matignon

La nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre se retrouve à la une des quotidiens ce vendredi 6 septembre. Si beaucoup saluent les capacités de négociateurs de cet homme de droite, Libération et L'Humanité voient dans ce choix d'Emmanuel Macron une concession au RN.

Comme si le clivage gauche-droite n'avait jamais disparu. Si Le Figaro semble se réjouir de la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre par Emmanuel Macron, évoquant "le choix de l'apaisement" et saluant "l'expérience à la fois politique et technique" de l'homme de 73 ans, Libération et L'Humanité fulminent ce vendredi 6 septembre.

"Approuvé par Marine Le Pen", titre le quotidien au losange rouge. "Deux mois après les législatives qui ont vu la droite sombrer, c'est pourtant un Premier ministre LR qu'Emmanuel Macron a choisi, avec l'aval du RN", dénonce Libération.

À la différence des responsables du Nouveau Front populaire, Marine Le Pen ne s'est pas engagée à censurer le gouvernement Barnier dans les prochaines semaines. "Nous serons attentifs au projet qu’il portera, et attentifs à ce que les aspirations de nos électeurs, qui représentent un tiers des Français, soient entendues et respectées", a déclaré la leader du RN après la nomination de l'ancien candidat à la primaire de la droite.

"L'outrage", dénonce aussi L'Humanité. Le journal fondé par Jean Jaurès affirme qu'Emmanuel Macron a choisi l'ancien commissaire européen "contre le verdict des urnes" et "avec la bénédiction du Rassemblement national.

"Et maintenant, gouverner", titre de son côté La Croix, qui rappelle que le nouveau Premier ministre va devoir "énoncer sa politique, chercher des majorités et s'affirmer face à Emmanuel Macron".

Le Parisien choisit pour sa part de reprendre des mots du nouveau locataire de Matignon dans sa Une ("Nous allons davantage agir que parler"), affirmant en sous-texte que le nouveau chef du gouvernement "a d'emblée pris ses distance avec le macronisme en promettant 'écoute et respect' des élus et des partenaires sociaux".

Les Dernières nouvelles d'Alsace décrivent quant à elles un "sage" à la "grande capacité d'écoute et de négociation comme en a attesté son rôle dans la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne". Et un homme politique constant ayant résisté aux "appels du pied macronistes".

"La surprise du chef" lance enfin le quotidien Sud-Ouest, qui voit en Michel Barnier "un ténor de la droite reconnu pour ses capacités à négocier".

Suprise? Beaucoup voient aussi l'ancien commissaire européen comme un "plan B", après l'échec des options Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand. Le Républicain lorrain évoque ainsi un choix "tactique" qui déplaît au plus petit nombre, prêtant à Michel Barnier un "coefficient de souplesse bien plus élevé que ses concurrents potentiels".

Article original publié sur BFMTV.com