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L'ouragan Maria poursuit sa trajectoire dévastatrice, 17 morts

À Porto Rico. L'ouragan Maria a ravagé Porto Rico avec des vents soufflant à 250 km/h avant de poursuivre sa trajectoire dévastatrice jeudi juste au nord de la République dominicaine. /Photo prise le 20 septembre 2017/REUTERS/Carlos Garcia Rawlins

par Dave Graham et Robin Respaut SAN JUAN, Porto Rico (Reuters) - L'ouragan Maria a ravagé Porto Rico avec des vents soufflant à 250 km/h avant de poursuivre sa trajectoire dévastatrice jeudi juste au nord de la République dominicaine. Le bilan humain du second ouragan de très forte puissance à balayer les Caraïbes ce mois-ci, après Irma, s'est alourdi et s'établit désormais à 17 morts, 14 sur la petite île de la Dominique, deux en Guadeloupe et un à Porto Rico. A Porto Rico, l'île entière est privée d'électricité et les dégâts matériels sont considérables. Un homme est mort frappé par un tronc d'arbre. Le gouverneur de l'île, Ricardo Rossello, parlant de "tempête la plus dévastatrice du siècle", a estimé qu'il faudrait des mois pour rétablir le courant dans toute l'île. Il a décrété un couvre-feu nocturne jusqu'à samedi. A San Juan, capitale du territoire américain de 3,4 millions d'habitants, l'ouragan a fait voler les toits comme des fétus de paille, déraciné les arbres et déversé des trombes d'eau. Dans le coeur historique de la vieille ville, les rues sont jonchées de débris, câbles et pylônes électriques, climatiseurs arrachés des murs, pans entiers de balcons. S'exprimant à New York en marge d'une rencontre avec son homologue ukrainien, Donald Trump a déclaré que l'île avait été "totalement anéantie" et son réseau de distribution électrique "totalement détruit" par le cyclone. Les services fédéraux d'urgence ont commencé à travailler à la reconstruction, a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il envisageait de se rendre sur l'île, sans préciser quand. Porto Rico n'avait pas connu de phénomène météorologique d'une pareille violence depuis l'ouragan San Felipe Segundo qui avait fait plus de 300 morts en 1928. Maria, après avoir faibli, a forci à nouveau jeudi et retrouvé un statut d'ouragan majeur, en catégorie 3 sur l'échelle de Saffir-Simpson qui en compte 5. LA DOMINIQUE COUPÉE DU MONDE Le coeur de l'ouragan se trouvait vers 15h00 GMT au nord de la République dominicaine, à 255 km au sud-est des îles Turks-et-Caicos, avec des vents soufflant à 185 km/h, selon le dernier point de situation du Centre américain des ouragans (NHC). La grande station touristique de Punta Cana s'attendait à des pluies diluviennes et les vents y approchaient déjà les 100 km/h en début de journée. La tempête se déplace à la vitesse de 15 km/h vers le nord-ouest. Elle devait passer jeudi près des Turks-et-Caïcos et du sud-est des Bahamas dans la soirée et vendredi mais éviter les Etats-Unis, au contraire d'Irma qui a dévasté la Floride Sur son passage, l'ouragan Maria a frappé la Guadeloupe et la Martinique, les deux grandes îles des Antilles françaises qui avaient été placées en alerte cyclonique violette, causant la mort de deux personnes en Guadeloupe et d'importants dégâts. Septième ouragan de la saison et quatrième ouragan majeur dans l'Atlantique, Maria a en particulier frappé de plein fouet la Dominique. On y a dénombré au moins 14 morts et on y redoute des dégâts colossaux car l'oeil du cyclone et son mur de vent dévastateur sont passés juste au-dessus de l'île. L'ancienne colonie anglaise et ses 73.000 habitants sont pratiquement coupés du monde. La population a été invitée à rester chez elle. Hartley Henry, le principal conseiller du Premier ministre, Roosevelt Skerrit, a simplement posté sur Facebook : "On est en état de choc". Maria a ensuite poursuivi sa route vers les îles Vierges, passant à l'ouest de Sainte-Croix, où vivent la moitié des 103.000 habitants du territoire américain. Environ 70% des habitations y ont été endommagées, dit-on officiellement. Un couvre-feu a été décrété sur les quatre îles de l'archipel. Au début du mois, le passage dévastateur d'Irma a fait au moins 84 morts et infligé des dégâts matériels énormes dans les Antilles et aux Etats-Unis, surtout en Floride. (Julie Carriat, Eric Faye, Gilles Trequesser et Henri-Pierre André pour le service français)