Yahoo Actualités "On est un couple ouvert, et il n'y a pas à avoir honte !" : Louise Chabat se confie sur son couple libre
Aimer autrement. Mardi 4 octobre 2022, France 2 diffusait "Les temps changent". Une émission présentée par Faustine Bollaert qui explore les changements de moeurs et de codes autour des relations amoureuses. Couples libres ou polyamour, mais aussi homosexualité - qui pendant de trop longues années a été rangé dans la case des tabous - la chaîne s’est attaquée à tous ces changements dans nos sociétés. L’occasion de découvrir le témoignage de Louise Chabat, en couple libre depuis 13 ans maintenant.
Il fut un temps où le mariage hétérosexuel état LA norme, stricte et immuable. Et où le divorce était le pêché ultime en termes d’amour, sans parler de l’adultère. Il fut même un temps où l’homosexualité était répréhensible par la loi française. Depuis, et dans le sillage de nombreux mouvements sociaux, le couple semble avoir atteint sa juste place dans nos sociétés occidentales : ni sacralisé, ni normé. Parce que l’amour sera toujours pluriel, aussi singulier que celui ou celle qui aime.
Depuis plusieurs années maintenant, nombreux sont ceux qui osent parler de ce qui se jouait autrefois dans le secret, pour ne pas bousculer les codes d’une étroite bienséance. Car cela n'a rien d'un effet de mode, et, oui, on peut aimer autrement que la norme, et toujours dans le respect et le consentement d’autrui. Louise Chabat milite en ce sens, pour faire tomber les tabous encore tenaces autour d’une sexualité unique.
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En finir avec la vision judéo-chrétienne du couple
Loin de la carrière au cinéma de son père, Alain Chabat, Louise Chabat cartonne sur Instagram. Sur son compte, où elle est suivie par plus de 72.000 personnes, cette thérapeute s’emploie à exterminer le silence autour de nombreux tabous, notamment celui de la maternité et des injonctions qui pèsent sur les nouvelles mamans. Mais c’est dans l’émission de France 2, "Les temps changent", que la jeune femme de 34 ans s’est confiée sur le couple qu’elle forme avec Julien depuis 13 ans maintenant. Dès leurs débuts, les amoureux ont choisi de former un couple ouvert.
"Je trouve ça absurde de restreindre l’autre. Je ne le possède pas, c’est un homme libre, vacciné, majeur et pour moi c’est une évidence qu’il fait ce qu’il veut de son corps, et que je fais ce que je veux de mon corps. Pour moi, l’inverse est une absurdité" a-t-elle confié. Un peu comme le polyamour, une éthique des relations amoureuses dans laquelle les partenaires peuvent être en relation amoureuse consentie avec plus d'une personne, le couple libre de Louise et Julien implique la liberté de chacun, sans pour autant se désunir au quotidien : "Nous, on a vraiment notre relation principale, et d’autres relations autour. C’est un couple ouvert en fait."
Il y a quelques années, au détour d’une conversation avec son psychologue, Louise Chabat confie sa culpabilité de ressentir du désir pour d’autres hommes que Julien. "Toi aussi, tu pèches par la pensée" lui répond-il. La jeune femme prend alors conscience des carcans qui enferment sa culpabilité. "On est tellement dans ce truc judéo-chrétien de couple exclusif que personne ne se pose la question de si ça lui convient ou pas, s’il y a peut-être autre chose qui existe."
Déconstruire les clichés autour du couple ouvert
Après la prise de conscience, il faut donc communiquer avec son partenaire. Car au contraire de ce que peuvent penser certains, aimer autrement implique souvent la mise en place d’un cadre défini, afin que chacun et chacune puisse se sentir à l’aise dans la relation. C’est ce qu’ont fait Louise et Julien : "On s’est dit : ‘Qu’est-ce qui est autorisé ? Est-ce qu’on s’en parle ou pas ? Est-ce qu’on revoit la personne plusieurs fois, ou est-ce qu’on a le droit de la voir plusieurs fois ?’" Car le consentement est primordial. Quelque soit la nature de la relation.
Louise Chabat est une femme épanouie, mais pas dupe. Elle ne connait que trop bien les idées préconçues et désuètes qui pèsent sur l’image d’un couple ouvert. Elle dénonce ainsi "l’hypocrisie" de ces gens qui ont des "relations extra conjugales, qu’elles soient dites ou pas", et qui rejettent en bloc l’idée du couple libre. "Autour de moi je vois plutôt des gens qui me disent : ‘J’ai du désir pour d’autres gens, j’ai envie d’aller voir ailleurs mais je ne sais pas comment faire, j’ai peur mais j’ai envie.’ Il y a toujours cette attraction répulsion que l’on voit chez tous les couples. Et je suis sûre qu'à certaines périodes on a eu moins de relations extra-conjugales qu'un couple exclusif."
Être en couple ouvert, c’est la possibilité de vivre des relations avec d’autres personnes que son partenaire. Mais ça ne veut pas dire que cela arrive chaque jour. "C’est un cadre, mais ça ne veut pas forcément dire que tous les soirs on est en boîte en train d’essayer d’aller trouver notre prochaine target" plaisante Louise Chabat, avant d’anticiper les jugements à l’emporte-pièce : "On n’est pas des fadas, on a aussi ce modèle, avec notre chez nous, notre maison, notre bébé. Mais ça n’empêche de mélanger un peu d’autres choses et de faire à sa sauce." Aujourd’hui, Louise Chabat et Julien sont toujours aussi heureux et amoureux, et assument plus que tout leur façon de s’aimer : "Il n’y a pas à avoir honte. Je suis fière qu’on ait réussi à se réinventer, à s’inventer, et à choisir quelque chose qui nous correspond tout à fait. On a fait un couple sur mesure."
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