Louis de Funès à la Cinémathèque, une exposition pour toute la famille

Louis de Funès dans
Louis de Funès dans

Reportée en raison de la pandémie de coronavirus et du confinement, l’exposition consacrée à Louis de Funès à la Cinémathèque française ouvre enfin ses portes ce mercredi 15 juillet. Elle retrace la vie et la carrière de ce fils d’immigrés espagnols qui a inventé en France, dans les années 1950 et 1960, un nouveau genre de burlesque.

Conçue à l’image des comédies de Louis de Funès, l’exposition est destinée à toute la famille et regorge d’objets insolites, comme un script des Aventures de Rabbi Jacob, où colle toujours de la pâte glucosée du chewing-gum Le Yankee, dans lequel "Fufu" plonge. On découvre aussi des extraits de ses films les plus célèbres, mais aussi de ses débuts - l’occasion de découvrir un de Funès moustachu et chevelu!

La Cinémathèque expose aussi des accessoires du Gendarme de Saint Tropez détenus dans ses collections personnelles, preuve que le temple de la cinéphilie s’intéresse depuis longtemps à la figure de Louis de Funès et que cette rétrospective n’est pas un hasard.

Son commissaire Alain Kruger rêve depuis sept ou huit ans de cette exposition qui s’ouvre avec une image à taille réelle de Louis de Funès. La comédien qui ne faisait qu’un mètre 63 a fait de son corps une machine de guerre burlesque - comme avant lui Charlie Chaplin et Buster Keaton: "C’était un petit homme et un grand génie comique", résume Alain Kruger, qui dresse pour BFMTV le portrait du célèbre acteur à travers plusieurs objets extraits de ses films.

Les mots de Louis de Funès

"L’exposition commence avec ce mur de citations de ses films. 'Je m’en fous', 'Ma biche', 'Saligaud!'. 'Saligaud' est vraiment un mot de Louis de Funès. Pourquoi? Parce qu’on sait ce que ça veut dire et que ce n’est pas 'salaud'. Louis de Funès n’est jamais vulgaire, ni grossier. C’est pour cela qu’il plaît tant aux enfants. Il plaît aussi parce que c’est un personnage de dessin animé. Il parlait aussi très bien le yaourt [capacité à inviter des mots imaginaires, NDLR]."

Son projecteur de films

"C’est un objet très important. C’est le projecteur qu’il utilisait pour montrer des films 8mm et 16mm à ses enfants. Il y a des films d'Harold Lloyd, de Laurel et Hardy, de Chaplin, de Max Linder. Louis de Funès est un acteur burlesque dès ses débuts. Ce qu’il donne à l’écran, personne d’autre ne le donne. Pour moi, de Funès, c’est un peu la compression à la César de Laurel et Hardy: il réussit à être la victime et le tortionnaire. Il est l’émotion et la violence. Il rêvait de faire un film burlesque muet. Dans une lettre à Mylène Demongeot, il a écrit un jour: 'J’ai pris le texte en haine'. C’est fort. C’est très rare les acteurs qui retirent des mots de ce qu’ils doivent dire."

La voiture du Corniaud

"C’est la vraie voiture du film! C’est un gag extraordinaire, un grand gag burlesque qui a été tourné en une prise. Il ne fallait pas la rater. Ils l’ont tourné sur la place du Panthéon. C’est la première scène du film. C’est très émouvant d’avoir cet objet-là. Il a été restauré, repeint. Il se trouvait dans un musée dans le Perche."

Louis de Funès international

"De Funès, en dehors des États-Unis, est un acteur mondial. Les Hispaniques, les Germaniques, les Slaves, les Japonais - et les Chinois aujourd’hui - ont adhéré à de Funès. Cette figure du tyran pour rire fait rire dans des pays très rigoristes. On présente aussi dans l’exposition les casques portés par Louis de Funès et Bourvil dans le film. Celui de de Funès est trop grand, mais celui de Bourvil a un petit renfoncement pour le rendre plus petit qu’il ne l’est réellement!"

Les déguisements, de Rabbi Jacob à La Zizanie

"C’est la vraie barbe utilisée dans Les Aventures de Rabbi Jacob. C’est le fils du musicien Claude Bolling, David Bolling, qui est d’ailleurs un très bon imitateur de Galabru et de de Funès, qui nous l’a confiée. Louis de Funès aimait beaucoup se déguiser dans ses films. Il y a un gag assez génial dans La Zizanie - qui n’est pas son meilleur film. À un moment donné, il se déguise en Louis de Funès. On a retrouvé le masque empreinte et l’un des masques utilisé dans le film. C’est très beau de le voir dans l’exposition."

Article original publié sur BFMTV.com