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Elle et louis

Sur le coup, on ne pense pas au film. On est concentré sur la situation. Elle a toutes les apparences d’une situation classique : un rendez-vous dans une suite au premier étage d’un soi-disant palace parisien, les matériels mélangés d’une équipe de télévision, de photographes et d’une maquilleuse qui jonchent de sombres petits salons en enfilade, et des journalistes qui se croisent, fument une clope, patientent autour d’un café. Au bout du couloir, la porte fermée de la chambre dans laquelle l’actrice donne ses entretiens. Tout cela sonne peut-être romanesque, mais ces scènes appartiennent au plus banal train-train de la profession. Pourtant, ce jour-là, cette situation avait un goût étrange, non seulement en vertu de l’actrice, Monica Bellucci, mais aussi, et peut-être surtout, à cause du film dont elle est ici la messagère, Un été brûlant, de Philippe Garrel. La question n’est pas tellement de savoir s’il y a quelque chose qui jure entre les luxueuses conditions classiques faites à toutes les stars contemporaines et le format artisanal-radical du cinéaste dont le dernier film, comme tous les précédents, témoigne (la réponse serait oui et alors ?). L’étrangeté tient plutôt au fait que, dans ce dispositif contradictoire, on a le sentiment de retrouver sans le reconnaître et de vérifier sans le comprendre ce que l’on a pu éprouver en voyant la créature Bellucci évoluer sous le soleil d’Un été brûlant. Le rôle qu’elle y tient est celui d’une star, et ce n’est donc pas tout à fait, dans son cas, un rôle. Certes, Garrel ne l’a pas choisie parce qu’elle était une star, mais entre toutes les stars qui auraient pu jouer le rôle, c’est elle qu’il a élue, avec de solides arguments. L’Italie qu’elle exhale, d’abord, son personnage étant romain. «Moi, je viens d’Ombrie et je vis en partie à Rome. Mais il y a un attachement très particulier de Garrel à l’Italie, un amour mélangé de dépit parce qu’il trouve le pays endormi, mais une profonde tendresse, je crois, aussi.» (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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