Lors des vagues de chaleur, les bourdons n’arrivent plus à sentir les fleurs

“Nous devons remercier les bourdons pour beaucoup des légumes, fruits, noix et autres légumineuses que nous avons sur nos tables”, liste Science. Las, ces insectes pollinisateurs ne sont pas en forme, et c’est peu de le dire. Les principaux responsables de leur déclin significatif de ces dernières années sont la perte de leur habitat et le changement climatique.

Concernant ce dernier, une nouvelle étude, récemment publiée dans les Proceedings of the Royal Society B, montre que les vagues de chaleur – “des périodes de chaleur suffocante pouvant durer plusieurs jours” – empêchent les bourdons de sentir les fleurs. Cette désorientation olfactive entrave leur capacité à choisir leur repas. De quoi s’inquiéter encore pour l’avenir, avec des vagues de chaleur plus nombreuses et plus longues, puisque, d’après Science, on leur doit la pollinisation d’un tiers de nos cultures.

Si les bourdons repèrent les fleurs grâce à leurs yeux, leur odorat est essentiel. “Les récepteurs des antennes captent les parfums floraux, détaille le magazine américain, puis envoient un signal électrique au cerveau, lequel choisit quelles fleurs devraient être visitées.”

À 40 °C pendant trois heures

Pour comprendre les effets de la chaleur sur l’odorat des bourdons, la biologiste spécialiste des insectes Sabine Nooten et ses collègues de l’université Julius-Maximilians de Würzburg, en Allemagne, se sont livrés à une expérience particulière.

Ils ont placé des bourdons (Bombus terrestris et Bombus pascuorum) dans un tube à une température de 40 °C pendant presque trois heures. Puis ils leur ont enlevé les antennes, qu’ils ont placées dans un dispositif permettant de mesurer la réponse électrique. Celle-ci a été considérablement réduite, “jusqu’à 80 %”, écrit Science, alors que les antennes étaient exposées à trois composés (l’ocimène, le géraniol et le nonanal) qui entrent fréquemment dans la composition des parfums floraux.

Pour les chercheurs, il faut maintenant poursuivre ce type de travaux sur la réponse physiologique à la chaleur des insectes pollinisateurs, notamment de ceux qui, contrairement aux bourdons, ne font pas de réserve de nourriture.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :