L'Oréal brille dans le luxe, du mieux dans la division grand public

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - L'Oréal a fait mieux qu'attendu au premier trimestre en maintenant la cadence d'une solide croissance organique, toujours porté par l'appétit des clients chinois pour ses produits de luxe, tandis que sa division grand public a légèrement accéléré le pas.

Les ventes du numéro un mondial des cosmétiques ont totalisé 7,55 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année, signant une hausse de 11,4% en données publiées.

A taux de change et périmètre constants, elles ont progressé de 7,7%, un chiffre nettement supérieur aux 6,6% du consensus Infront Data pour Reuters, maintenant le rythme atteint au dernier trimestre de 2018 qui avait permis au groupe de signer sa plus forte croissance depuis 2007.

"Cette dynamique est portée par les mêmes puissants leviers qu'en 2018", souligne Jean-Paul Agon, PDG de L'Oréal, dans un communiqué, citant le luxe, la cosmétique active, l'Asie, le e-commerce et le "travel retail".

Les ventes des principales marques de luxe du groupe, Lancôme, Armani, Yves Saint Laurent et Kiehl's, ont toutes progressé de plus de 15%, portées par une demande asiatique qui ne se dément pas tandis que la dynamique est également restée très solide dans les crèmes vendues dans les pharmacies ou parapharmacies (La Roche Posay ou Vichy), qui ont progressé de 13%.

La tendance s'est améliorée dans la division grand public (L'Oréal Paris, Garnier, Maybelline) - première division du groupe par le chiffre d'affaires qui restait à la traîne depuis plus de deux ans - avec une croissance de 3,3%.

Sur le plan géographique, la région Asie-Pacifique, devenue hautement stratégique - ses ventes annuelles ont dépassé pour la première fois le niveau de celles réalisées en Amérique du Nord - a vu sa croissance atteindre 23,2%.

A l'inverse, la hausse a été limitée à 1,2% en Amérique du Nord et à 1,1% en Europe de l'Ouest.

Le e-commerce a quant à lui bondi de 43,7%, pour représenter 12% du chiffre d'affaires.

Fort de ces chiffres, L'Oréal se dit "conforté" dans sa capacité à surperformer le marché en 2019 et à réaliser une nouvelle année de croissance de ses résultats.

En Bourse, le titre L'Oréal a fini à 240,10 euros mardi, progressant de 19% depuis le début de l'année après une hausse de 9% en 2018.

A ce niveau de cours, il se traite sur un multiple de valorisation de 29,19 fois les bénéfices estimés pour 2020, contre 30,02 pour l'américain Estée Lauder et 25,85 pour Beiersdorf, propriétaire de Nivea et La Prairie.

(Edité par Gwénaëlle Barzic)