L'opposition au Venezuela veut des réponses d'ici le 11/11

L'opposition vénézuélienne a demandé jeudi au président Nicolas Maduro de fixer des élections et de commencer à libérer dans les jours à venir des militants emprisonnés, tandis que des étudiants hostiles au dialogue en cours manifestaient dans les rues. /Photo prise le 30 octobre 2016/REUTERS/Marco Bello

CARACAS/SAN CRISTOBAL, Venezuela (Reuters) - L'opposition vénézuélienne a demandé jeudi au président Nicolas Maduro de fixer des élections et de commencer à libérer dans les jours à venir des militants emprisonnés, tandis que des étudiants hostiles au dialogue en cours manifestaient dans les rues. La coalition d'opposition a organisé des manifestations et a fait descendre des centaines de milliers de personnes dans la rue lorsque les autorités ont bloqué le processus de convocation d'un référendum révocatoire visant Nicolas Maduro. Mais elle a suspendu ses manifestations par égard pour les discussions qui se sont engagées durant le week-end dernier avec le gouvernement sous la médiation d'un émissaire du pape François. Toutefois, un parti de premier plan marquant ses désaccords et de nombreux opposants craignant que Maduro ne cherche à gagner du temps, les dirigeants de l'opposition ont décidé de donner au pouvoir jusqu'au 11 novembre pour accepter leurs demandes, faute de quoi ils pourront en revenir à une stratégie de manifestations. Carlos Ocariz, un maire d'opposition qui s'exprimait lors d'une conférence de presse organisée au nom de la coalition, a réaffirmé que la première demande des contestataires était la relance du processus de référendum révocatoire, ou bien l'organisation d'une présidentielle anticipée au premier trimestre 2017. La prochaine présidentielle doit avoir lieu normalement à la fin 2018. "Notre deuxième objectif, c'est la liberté pour tous les détenus politiques au Venezuela", a dit Carlos Ocariz. Dans un discours prononcé jeudi, Nicolas Maduro s'en est pris au calendrier de l'opposition et a appelé à la patience. "Ils (les opposants) crèent de fausses attentes. Nul ne doit quitter la table (des négociations) ni lancer d'ultimatum", a-t-il dit. Estimant que le dialogue ne débouchera sur rien avec un pouvoir qu'ils considèrent comme dictatorial, des centaines d'étudiants sont descendus jeudi dans les rues à Caracas et dans d'autres villes du pays. "Il ne peut y avoir de dialogue quand vous avez des prisonniers politiques, quand on nous prive d'élections et quand les gens ont faim", déclarait un jeune de 23 ans, Fernando Marquez, parmi un groupe de 150 étudiants qui faisaient face aux cordons de policiers à San Cristobal, dans l'ouest du pays. (Andreina Aponte et Anggy Polanco; Eric Faye pour le service français)