L'opposition au Congo conteste le résultat de la présidentielle

Bureau de vote à Brazzaville. L'opposition congolaise conteste mercredi les résultats partiels communiqués la veille par la commission électorale (CNEI) qui crédite le président sortant Denis Sassou-Nguesso de plus de 67% des voix à l'élection présidentielle de dimanche. /Photo prise le 20 mars 2016/REUTERS/Aaron Ross

BRAZZAVILLE (Reuters) - L'opposition congolaise a contesté mercredi les résultats partiels communiqués la veille par la commission électorale (CNEI) qui créditait le président sortant Denis Sassou-Nguesso de plus de 67% des voix à l'élection présidentielle de dimanche. Selon Charles Zacharie Bowao, qui représente une coalition de cinq candidats de l'opposition, le chef d'Etat est, au mieux, arrivé en quatrième position dans les principales circonscriptions du pays. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, il écrit: "Les tendances annoncées hier par le président de la CNEI ne correspondent en rien à la réalité", avant d'énumérer les résultats comptabilisés par l'opposition. "Dans aucun département et dans aucune des grandes villes du pays, qui représentent pourtant 75% du corps électoral, jamais le candidat Denis Sassou n'arrive en tête. Mieux, il se trouve en quatrième position, et ce, dans le meilleur des cas." Charles Zacharie Bowao ne dit pas quel candidat de l'opposition est arrivé en tête ni comment ses chiffres ont été recueillis. Le gouvernement a estimé que la publication des résultats par l'opposition était illégale et a coupé dimanche les communications par téléphonie, expliquant que cela permettrait d'éviter la propagation de résultats non-officiels et de provoquer des troubles. Le département d'Etat américain dit avoir été informé de nombreuses irrégularités qui soulèvent selon lui des questions sur l'équité du processus électoral. Les résultats définitifs doivent être communiqués par la CNEI mercredi. Les tensions restent vives dans le pays, tout particulièrement dans le sud de la capitale, Brazzaville, bastion de l'opposition. La police a tiré des grenades lacrymogènes dans matinée pour disperser des partisans de l'opposition réunis devant le siège de campagne d'un candidat. La présence policière et militaire était également particulièrement visible à Pointe Noire, la capitale économique du pays. (Rock Bouka,; Nicolas Delame pour le service français)