L'opposant vénézuélien Juan Guaido brièvement interpellé

L'opposant vénézuélien Juan Guaido, président de l'Assemblée nationale, a pris la parole dimanche lors d'un rassemblement politique après avoir été brièvement interpellé par des agents des services de renseignement. /Photo prise le 13 janvier 2019/REUTERS/Carlos Garcia Rawlins

CARABALLEDA, Venezuela (Reuters) - L'opposant vénézuélien Juan Guaido, président de l'Assemblée nationale, a pris la parole dimanche lors d'un rassemblement politique après avoir été brièvement interpellé par des agents des services de renseignement.

Vendredi, le même Juan Guaido avait déclaré publiquement qu'il était disposé à remplacer le chef de l'Etat, le socialiste Nicolas Maduro, qui apparaît de plus en plus isolé.

Ses propos avaient conduit certains partisans de l'opposition à en conclure qu'il s'était intronisé président par intérim, et ils avaient aussi incité plusieurs responsables gouvernementaux à réclamer qu'il soit arrêté pour trahison.

Dimanche, des agents des services de renseignement l'ont extrait de son véhicule alors qu'il se rendait de la capitale Caracas à Caraballeda, une ville du littoral, ont déclaré sa femme et des parlementaires de l'opposition. Il a été remis en liberté peu après, ont-ils précisé.

"Je veux adresser un message à Miraflores: la situation a changé", a déclaré lors d'un rassemblement politique l'opposant, qui faisait allusion au siège de la présidence, sous les vivats de ses partisans. "Nous voilà! Nous n'avons pas peur!"

Le ministre de l'Information, Jorge Rodriguez, a déclaré à la télévision nationale que l'interpellation de Juan Guaido relevait d'une "procédure irrégulière" émanant d'agents incontrôlés qui avaient voulu aider l'opposition à "parader devant les médias". Il a ajouté que les agents qui avaient pris part à l'interpellation seraient sanctionnés.

Le bloc régional du "groupe de Lima" a déclaré dimanche condamner la "détention arbitraire" de Juan Guaido.

Le département d'Etat américain avait appelé samedi les forces de sécurité vénézuéliennes à respecter "la sécurité et le bien-être" de Juan Guaido et des autres députés de l'opposition, et réclamé une "transition en bon ordre vers un nouveau gouvernement".

Nicolas Maduro a prêté serment jeudi pour un deuxième mandat, sur fond de crise politique et économique grave dans le pays, qui se double depuis quelques mois d'une crise humanitaire, les Vénézuéliens émigrant en masse vers les pays voisins.

(Mayela Armas; Eric Faye pour le service français)