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L'Onu réitère son soutien à l'accord sur le nucléaire iranien

Les Nations unies ont réaffirmé lundi leur soutien à l'accord sur le nucléaire iranien, qu'Emmanuel Macron s'emploiera à défendre auprès de Donald Trump lors de sa visite d'Etat à Washington. /Photo prise le 23 avril 2018/REUTERS/Denis Balibouse

GENEVE (Reuters) - Les Nations unies ont réaffirmé lundi leur soutien à l'accord sur le nucléaire iranien, qu'Emmanuel Macron s'emploiera à défendre auprès de Donald Trump lors de sa visite d'Etat à Washington.

Lors d'une conférence à Genève consacrée à la non-prolifération, de nombreux participants ont appelé les signataires du texte à garantir sa mise en oeuvre, alors que le président américain menace de s'en retirer.

"Le Plan global d'action commun continue d'être le meilleur moyen d'assurer la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire de l'Iran et de concrétiser les bénéfices économiques tangibles promis au peuple iranien", a déclaré la Haute-Représentante de l'Onu pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu.

Cornel Feruta, haut responsable de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a souligné que l'accord de Vienne avait significativement amélioré l'accès au programme nucléaire iranien.

"L'Iran est aujourd'hui soumis au plus robuste régime de contrôle nucléaire et l'Iran applique les engagements relatifs au nucléaire contenus dans le JCPOA", a-t-il déclaré.

Mais l'émissaire américain pour la non-prolifération, Christopher Ford, a estimé que l'Iran représentait une menace à long terme.

"L'Iran conserve la capacité à se positionner lui-même, d'ici plusieurs années, à un stade dangereusement proche d'une militarisation rapide", a-t-il dit.

A Pékin, à l'issue d'un entretien avec son homologue chinois Wang Yi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dit lundi que la Russie et la Chine avaient convenu de s'opposer à toute tentative de "sabotage" de l'accord avec l'Iran, qui a été endossé par une résolution du Conseil de sécurité.

Signé le 14 juillet 2015 par l'Iran, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Union européenne, le JCPOA (Plan d'action global conjoint) a mis en place un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée progressive des sanctions contre Téhéran.

Donald Trump, qui conteste cet accord, a donné aux signataires européens jusqu'au 12 mai pour "réparer les affreuses erreurs" de ce texte, faute de quoi il refusera de prolonger l'assouplissement des sanctions américaines contre la république islamique.

Pour tenter de convaincre le président américain de préserver cet accord, Emmanuel Macron propose depuis plusieurs mois, avec ses partenaires allemands et britanniques, d'adopter de nouvelles sanctions contre les activités balistiques de l'Iran et son rôle dans la région - pour l'heure en vain.

(Tom Miles; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)