L'Onu réfléchit à un éventuel déploiement de forces au Burundi

Le siège de l'Onu à Manhattan. Les puissances occidentales et les Nations unies débattent de l'éventuel déploiement de forces de maintien de la paix au Burundi si le pays sombre dans des violences interethniques. /Photo prise le 17 septembre 2015/REUTERS/Mike Segar

NATIONS UNIES (Reuters) - Les puissances occidentales et les Nations unies débattent de l'éventuel déploiement de forces de maintien de la paix au Burundi si le pays sombre dans des violences interethniques, ont déclaré mercredi des diplomates. Au moins 240 personnes ont péri dans des violences et manifestations au Burundi depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril sa volonté de briguer un troisième mandat consécutif, ce qui viole la Constitution aux yeux de ses opposants. Pierre Nkurunziza a été réélu en juillet. La communauté internationale s'inquiète du risque de violences intercommunautaires dans ce pays longtemps en proie à la guerre civile entre une armée dominée par les Tutsis et des rebelles hutus. Les Nations unies ont dénoncé mardi l'augmentation des assassinats, des actes de torture et des arrestations arbitraires au Burundi, l'organisation internationale soulignant qu'elle était encore moins en mesure de faire face à cette situation qu'avant le génocide de 1994 au Rwanda voisin. Plusieurs options sont à l'étude dans le cadre d'un plan d'urgence en cas d'escalade des violences. Ces scénarios sont examinés par les Nations unies, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, dit-on de sources diplomatiques. L'une des options envisagées est de puiser dans les effectifs et les avoirs de la Monusco, la mission des Nations unies en République démocratique du Congo, qui compte près de 20.000 hommes. Ce scénario devrait être validé par les quinze membres du Conseil de sécurité de l'Onu en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui traite de l'action du Conseil en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression. Une autre option est d'envoyer la FAA (Force africaine en attente), force de maintien de la paix gérée par l'Union africaine. "Une coalition régionale serait bien placée pour fournir une réponse rapide et crédible si la situation empire au Burundi", a déclaré un porte-parole des opérations de maintien de la paix. Le Conseil de sécurité discute d'un projet de résolution élaboré par la France qui demande au secrétaire général, Ban Ki-moon, d'évaluer les options pour renforcer la présence de l'Onu dans le pays d'Afrique centrale. Le texte pourrait être voté cette semaine. (Michelle Nichols, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)