L'Onu propose la nomination d'un gouvernement d'union en Libye

L'émissaire de l'Onu pour la Libye, Bernardino Leon. Les Nations unies prônent la formation d'un gouvernement d'union nationale réunissant les différentes factions en lutte, une proposition qui se heurte à la résistance des maîtres de Tripoli et des "durs" sur le terrain. /Photo prise le 4 septembre 2015/REUTERS/Denis Balibouse

SKHIRAT, Maroc (Reuters) - Les Nations unies ont prôné jeudi la formation d'un gouvernement d'union nationale réunissant les différentes factions en lutte en Libye, afin de faire cesser le conflit qui les oppose, mais cette proposition se heurte à la résistance des maîtres de Tripoli et des "durs" sur le terrain. Quatre ans après la chute du régime du colonel Kadhafi, la Libye est en proie à un conflit opposant le gouvernement reconnu par la communauté internationale au cabinet mis en place par les factions qui contrôlent Tripoli. La proposition des Nations unies fait suite à des mois de négociations entre les deux principales factions en lutte, qui subissent les pressions de leurs éléments les plus radicaux et pâtissent de la poursuite des combats sur le terrain. Les délégués du Congrès général national, le parlement siégeant à Tripoli, ville contrôlée par la faction Aube de la Libye, n'ont pas souhaité proposer de noms pour le gouvernement d'union car ils réclament des modifications à la proposition onusienne. "Le Congrès général national a décidé hier de ne pas proposer de noms et de demander des modifications du texte", a déclaré à la presse l'émissaire de l'Onu Bernardino Leon, dans la ville marocaine de Skhirat, où se sont tenues récemment les négociations. Dans sa proposition, l'Onu cite six candidats à des postes clés dans le gouvernement d'union. Fayez Seradj, député de la Chambre des représentants (parlement des autorités reconnues par la communauté internationale), deviendrait Premier ministre, avec à ses côtés trois vice-Premiers ministres. L'un des membres du Conseil présidentiel serait issu du Congrès général national. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est félicité de la proposition, tout en exhortant les parties prenantes à l'accepter et à signer cet accord. Selon un communiqué diffusé par son service de presse, Ban Ki-moon "appelle les dirigeants libyens à ne pas laisser passer l'occasion de remettre le pays sur la voie de la construction d'un Etat qui reflète l'esprit et les ambitions de la révolution de 2011". (Aziz El Yaakoubi; Eric Faye pour le service français)