L'Onu pourrait voter de nouvelles sanctions contre Pyongyang

NATIONS UNIES (Reuters) - Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait se prononcer mercredi matin sur un projet de résolution présenté par les Etats-Unis proposant de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord après le cinquième essai nucléaire auquel elle a procédé en septembre, indiquent des diplomates. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne) se sont mis d'accord sur l'adoption de sanctions supplémentaires contre le régime de Pyongyang, précisent les diplomates. Ces mesures concerneraient notamment les exportations nord-coréennes et viseraient à compléter celles adoptées en mars après un précédent test nucléaire en janvier, selon le document consulté par Reuters vendredi. La résolution devrait interdire aux pays membres de l'Onu d'importer du charbon, de l'acier et du minerai de fer en provenance de Corée du Nord afin d'empêcher le pays de générer des revenus qui pourraient être utilisés à financer son programme atomique. La résolution limiterait les exportations nord-coréennes de charbon à 400,9 millions de dollars par an à compter du 1er janvier. Le charbon est une ressource particulièrement importante pour l'économie nord-coréenne car c'est sa seule source de devises fortes et sa principale matière première à l'exportation. Pyongyang serait également interdit d'exporter du cuivre, du nickel, de l'argent et du zinc. Interdiction serait également faite aux exportations d'hélicoptères, de navires et de statues, réfutant les contrats du type de ceux conclus par le régime communiste afin de construire d'importantes statues dans certains pays africains. Le projet demande également aux pays membres de réduire leur présence diplomatique et de limiter les comptes bancaires à un par mission diplomatique nord-coréenne. Onze personnes supplémentaires, dont des diplomates ayant servi en Egypte et en Birmanie, et dix personnes morales visées par des interdictions de territoire et des gels d'avoirs seraient ajoutées sur la liste noire du Conseil de sécurité. La Corée du Nord a annoncé le 9 septembre avoir procédé à un cinquième essai nucléaire souterrain, d'une puissance sans précédent, et a affirmé être désormais en mesure d'équiper des missiles balistiques d'ogives nucléaires. L'essai avait correspondu avec le 68e anniversaire de la fondation du pays. Selon certaines estimations, il était d'une puissance supérieure à l'explosion à Hiroshima en 1945. Sous la houlette de son dirigeant de 32 ans, Kim Jong-un, la Corée du Nord a accéléré ses programmes nucléaire et balistique, malgré les sanctions de l'Onu, qui ont été renforcées en mars. (Michelle Nichols; Pierre Sérisier pour le service français)