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L'Onu juge l'état de droit "quasiment absent" au Venezuela

GENEVE (Reuters) - L'état de droit est "quasiment absent" au Venezuela, où les forces de sécurité jouissent d'une impunité bien qu'elles soient soupçonnées d'avoir tué des centaines de manifestants et de criminels présumés, jugent les Nations unies.

Dans un rapport publié vendredi, le Haut Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme (HCDH) appelle le gouvernement vénézuélien à traduire en justice les auteurs de ces violences. Il dit avoir eu connaissance de récits choquants au sujet de meurtres de jeunes hommes en dehors de toute procédure judiciaire dans le cadre d'opérations de lutte contre la criminalité menées sans mandat dans des quartiers pauvres du pays.

Les détracteurs de Nicolas Maduro accusent le président du Venezuela de pratiquer un pouvoir de plus en plus autoritaire dans un pays plongé dans la crise économique et frappé d'hyperinflation. L'an dernier, des centaines de milliers de Vénézuéliens ont émigré et environ 125 personnes sont mortes dans des manifestations antigouvernementales.

Nicolas Maduro accuse ces manifestants de chercher à le renverser et il accuse les Etats-Unis de mener une "guerre économique" contre son pays.

"L'incapacité à faire assumer aux forces de sécurité la responsabilité d'atteintes si graves aux droits de l'homme donne à penser que l'état de droit est quasiment absent au Venezuela", déclare Zeid Ra'ad Al Hussein, Haut Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, dans un communiqué. "L'impunité doit cesser."

Il a invité lundi le Conseil des droits de l'homme de l'Onu à créer une commission d'enquête sur le sujet.

Pour Leila Swan, de l'organisation Human Rights Watch, "le temps est venu pour le Conseil de faire entendre sa voix avant que cette spirale tragique devienne irréversible".

Le Haut Commissariat a annoncé vendredi qu'il allait transmettre son rapport à la Cour pénale internationale (CPI).

(Stéphanie Nebehay; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Henri-Pierre André)