L'Onu fait état d'exactions commises autour de Falloudja

GENEVE (Reuters) - Le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a fait état mardi d'"informations crédibles et extrêmement inquiétantes" sur des exactions commises par des groupes paramilitaires appuyant les forces irakiennes de sécurité dans le secteur de Falloudja. Le Jordanien Zeid Ra'ad Al Hussein a relayé des accusations d'exécutions sommaires et d'aveux extorqués sous la contrainte. Des hommes et des adolescents fuyant Falloudja, a-t-il poursuivi, seraient victimes d'abus physiques. "Des témoins oculaires ont décrit comment des groupes armés opérant en soutien des forces irakiennes de sécurité arrêtent des individus masculins pour des 'contrôles de sécurité' qui, dans certains cas, dégénèrent en violations physiques et autres formes d'abus, apparemment pour obtenir des aveux forcés", écrit-il dans un communiqué. Les habitants de Falloudja, qui ont vécu "deux ans et demi d'enfer" sous le joug de l'Etat islamique, s'exposent à un énorme danger lorsqu'ils fuient la ville mais également à "une autre menace sous la forme de graves violations des droits de l'homme", souligne le Haut Commissaire. Zeid Ra'ad Al Hussein reconnaît que les autorités irakiennes ont un intérêt légitime à vérifier que les personnes fuyant Falloudja ne sont pas des djihadistes et n'ont pas été impliquées dans des atrocités mais ce processus, insiste-t-il, doit être supervisé par des organes légaux. "Il est primordial que ces individus fuyant les violences autour de Falloudja soient considérés en premier lieu comme des civils sans lien avec les groupes armés, à moins d'une preuve claire et convaincante du contraire", dit-il. Le Haut Commissaire réclame au gouvernement irakien d'assurer véritablement la protection des civils et de poursuivre les auteurs de ces exactions. Les forces irakiennes de sécurité ont lancé le 23 mai une contre-offensive pour reprendre Falloudja, située à 50 km à l'ouest de Bagdad et tenue depuis janvier 2014 par les djihadistes de l'EI. Bénéficiant d'un appui aérien de la coalition mise en place les Etats-unis, elles sont également épaulées par des milices chiites liées à l'Iran. (Tom Miles, Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)