L'Onu exhorte le gouvernement Maduro à respecter l'Etat de droit
GENEVE (Reuters) - Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a critiqué vendredi les restrictions imposées par le gouvernement vénézuélien à la procureure générale du pays, Luisa Ortega, ancienne chaviste qui a rompu avec un pouvoir qu'elle juge liberticide. L'Onu a appelé au respect de l'Etat de droit et de la liberté de réunion, après trois mois de manifestations antigouvernementales qui ont fait près de 80 morts. "La décision de la Cour suprême vénézuélienne, le 28 juin, d'engager une procédure de retrait contre la procureure générale, de geler ses avoirs et de lui interdire de quitter le pays est profondément inquiétante, tout comme la violence persistante dans le pays", a déclaré Rupert Colville, porte-parole du Conseil de Genève. "Depuis mars dernier, la procureure générale a pris d'importantes mesures pour défendre les droits de l'homme, en attestant les décès survenus pendant les manifestations, en insistant sur la nécessité de procès en bonne et due forme et sur l'importance de la séparation des pouvoirs, et en appelant à la libération immédiate des personnes arbitrairement détenues", a ajouté Rupert Colville. "Nous exhortons toutes les institutions de l'Etat vénézuélien à respecter la Constitution et l'Etat de droit." Le président socialiste Nicolas Maduro accuse les manifestants de chercher à renverser son gouvernement avec le soutien des Etats-Unis. Selon les Nations unies, les forces de sécurité "perquisitionnent dans des immeubles d'habitation, mènent des opérations sans mandat et interpellent des individus avec l'intention de les empêcher de participer à des manifestations". (Stephanie Nebehay; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)