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L'Onu dénonce les agissements "effarants" de l'Etat islamique

GENEVE (Reuters) - Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) commet des exécutions de masse, enlève des femmes et des jeunes filles pour en faire des esclaves sexuels et enrôle des enfants pour combattre dans ses rangs, et ces violations systématiques, qualifiées d'"effarantes", s'apparentent à des crimes de guerre et à des crimes contre l'humanité, ont estimé jeudi les Nations unies. Dans un rapport qui s'appuie sur près de 500 témoignages, l'Onu ajoute que certains raids aériens menés par l'armée irakienne contre les djihadistes sunnites ont fait "un grand nombre de morts parmi les civils", en frappant des villages, une école et des hôpitaux. Cela, selon ce rapport, représente une violation du droit international. Depuis le début de l'année, environ 9.350 civils ont été tués en Irak et près de 17.400 autres blessés. Sur ce nombre, plus de la moitié sont morts depuis que les insurgés islamistes ont commencé à prendre le contrôle d'une importante partie du nord de l'Irak en juin, souligne le rapport. L'EI s'est livré à de graves violations des droits de l'homme et à des violences "à caractère ethnique" contre les communautés chrétiennes et yazidie. Le conflit a provoqué la fuite de 1,8 million d'Irakiens vers des régions plus sûres, selon le rapport de 29 pages du Bureau des Nations unies aux droits de l'homme et de la Mission d'assistance des Nations unies en Irak. "Cela inclut des attaques visant directement des civils et des infrastructures civiles, des exécutions de civils, des enlèvements, des viols et d'autres formes de violences sexuelles et physiques perpétrées contre les femmes et les enfants, l'enrôlement d'enfants, la destruction ou la profanation de lieux de culte, la destruction injustifiée et le pillage de biens, le déni des libertés fondamentales." Selon le rapport, 1.500 soldats et agents de sécurité de l'ancienne base militaire Camp Speicher de Saklaouiya, à 50 km à l'ouest de Bagdad, ont été capturés et tués par les combattants de l'EI le 12 juin. (Stephanie Nebehay, avec Ned Parker à Bagdad; Eric Faye et Clémence Apetogbor pour le service français)