L'Onu approuve l'envoi de 4.000 casques bleus au Soudan du Sud
NATIONS UNIES/JUBA (Reuters) - Le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé vendredi le déploiement d'une force de protection de 4.000 soldats à Juba, la capitale du Soudan du Sud, dans le cadre de la mission de maintien de la paix déjà en cours. La force de protection, constituée de troupes africaines, devra "utiliser tous les moyens nécessaires" pour assurer la paix à Juba et protéger les édifices stratégiques comme l'aéroport. Le Conseil de sécurité a en outre menacé le Soudan du Sud d'un embargo sur les armes en cas d'absence de coopération des autorités. La résolution d'initiative américaine a été adoptée par 11 voix pour et quatre abstentions, celles de la Russie, de la Chine, de l'Egypte et du Venezuela. "Cela est très malheureux et nous n'allons pas 'coopérer' car nous n'allons pas laisser l'Onu prendre contrôle de notre pays", a déclaré Ateny Wek Ateny, porte-parole du président sud-soudanais Salva Kiir. Le Soudan du Sud avait dans un premier temps accepté l'envoi de troupes africaines dans la capitale, Juba, avant de s'opposer mercredi à ce que celles-ci soient placées sous commandement des Nations unies. Le conflit entre Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar a provoqué le mois dernier des violences qui ont fait plus de 270 morts et poussé 60.000 personnes à fuir le pays. Riek Machar a indiqué qu'il ne rentrerait à Juba, où un gouvernement d'union a été mis en place, que si une force d'interposition internationale était déployée dans la capitale. Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile deux ans plus tard après la mise à l'écart de Riek Machar. Le conflit a fait des milliers de morts et des millions de déplacés jusqu'à la mise en place d'un cessez-le-feu en 2015. Cette trêve est régulièrement violée depuis. (Michelle Nichols,; Marc Angrand pour le service français)