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L'Onu évoque des violations iraniennes d'un embargo sur les armes

NATIONS UNIES (Reuters) - La direction des Nations unies a fait part au Conseil de sécurité de son inquiétude quant à de possibles violations commises par l'Iran en fournissant des armes au Hezbollah libanais, selon un rapport confidentiel consulté dimanche par Reuters. Le rapport semestriel, qui sera discuté au Conseil de sécurité le 18 janvier, cite également une accusation de la France, qui précise qu'une cargaison d'armes saisie en mars dans le nord de l'océan indien provenait d'Iran et était destiné à la Somalie ou au Yémen. La plupart des sanctions de l'Onu contre l'Iran ont été levées il y a un an en vertu de l'accord conclu avec la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, la Chine, la Russie et les Etats-Unis visant à limiter son programme nucléaire. L'Iran fait toujours l'objet d'un embargo sur les armes et d'autres restrictions. Le rapport semestriel a été soumis au Conseil de sécurité le 30 décembre par le secrétaire général sortant Ban Ki-moon, deux jours avant l'entrée en fonction de son successeur Antonio Guterres le 1er janvier. "Dans un discours diffusé sur la chaîne Al Manar TV le 24 juin 2016, Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, a déclaré que le budget du Hezbollah, ses salaires, ses dépenses, ses armes et ses missiles venaient tous de la République islamique d'Iran", écrit Ban Ki-moon dans le rapport. "Je suis très préoccupé par cette déclaration, qui suggère que le transfert d'armes et de matériel associé de la République islamique d'Iran au Hezbollah puisse avoir été mené au mépris" d'une résolution du Conseil, ajoute-t-il. Interrogé par l'Onu, la mission iranienne aux Nations unies a répondu : les "mesures prises par la République islamique d'Iran pour combattre le terrorisme et l'extrémisme violent dans la région sont en accord avec son intérêt de sécurité internationale et ses engagement internationaux". Ce rapport est susceptible de relancer le débat sur l'accord sur le programme nucléaire iranien conclu en juillet 2015, qui a été vivement critiqué par le président-élu américain Donald Trump, qui entrera à la Maison blanche le 20 janvier. En novembre, devant les Nations unies, Israël avait accusé une organisation paramilitaire iranienne de livrer des armes à la milice chiite libanaise du Hezbollah au moyen de vols aériens commerciaux. (Michelle Nichols; Julie Carriat pour le service français)