Londres semble se résoudre à un nouveau référendum écossais

LONDRES (Reuters) - L'organisation en Ecosse d'un deuxième référendum d'autodétermination semble désormais inévitable et les ministres britanniques ne se posent plus qu'une seule question, celle de sa date, rapporte vendredi le Financial Times. La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a déclaré jeudi vouloir organiser un tel scrutin fin 2018, à quelques mois de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, malgré l'hostilité de Theresa May, chef du gouvernement britannique. "Cela semble désormais inévitable. Je ne pense pas que nous soyons dans une position qui nous permette de l'empêcher", a déclaré un ministre cité par le Financial Times. Une autre source du quotidien financier a pour sa part déclaré : "le seul débat actuellement en cours tourne autour de la date". Selon le FT, le gouvernement central est déterminé à se battre pour reporter l'organisation du référendum à une date postérieure à la sortie de l'Union. Élue en 2014 après l'échec d'un premier référendum, Nicola Sturgeon a répété à plusieurs reprises qu'elle organiserait un nouveau scrutin si Londres s'engageait sur la voie d'un "Brexit dur" qui priverait les Écossais de leur accès au marché unique européen et de leur liberté de circulation et de travail. La plupart des sondages montrent que le camp de l'indépendance reste à peu près au même niveau qu'en 2014, soit à 45% des intentions de vote, et que la plupart des Écossais ne souhaitent pas un nouveau référendum sur le sujet. Toutefois, un sondage Ipsos Mori paru jeudi montre que, parmi ceux qui auraient l'intention de voter, le soutien pour l'indépendance est passé à 50%, soit un score identique à ceux qui veulent rester dans le Royaume-Uni. Cela représente une augmentation de 2 points du soutien à l'indépendance par rapport à la dernière enquête Mori. Ce dernier sondage a été réalisé par téléphone auprès de 1.029 personnes entre le 24 février et le 6 mars. En l'état actuel du droit applicable, un second référendum sur l'indépendance devra être approuvé par le gouvernement de Theresa May qui a dit à plusieurs reprises ne pas voir la nécessité d'une nouvelle consultation populaire en Ecosse. (Guy Faulconbridge, Nicolas Delame pour le service français)