Londres a besoin de l'UE pour sa protection, dit David Cameron

La Grande-Bretagne a besoin de l'Union européenne pour combattre l'Etat islamique et se protéger d'une Russie "de nouveau belligérante", a déclaré lundi David Cameron, à six semaines du référendum du 23 juin sur le maintien du pays au sein de l'UE. /Photo prise le 10 février 2016/REUTERS/Dylan Martinez

LONDRES (Reuters) - La Grande-Bretagne a besoin de l'Union européenne pour combattre l'Etat islamique et se protéger d'une Russie "de nouveau belligérante", a déclaré lundi David Cameron, à six semaines du référendum sur le maintien du pays dans l'UE. Le Premier ministre britannique a également invoqué le souvenir de l'un de ses prédécesseurs, Winston Churchill, pour souligner que "l'isolationnisme n'avait jamais servi ce pays". "Je veux montrer que si vous aimez ce pays, si vous voulez qu'il garde une place forte dans le monde et maintenir notre peuple en sécurité, notre appartenance à l'Union européenne est un des outils qui nous permet d'atteindre ces objectifs", a-t-il déclaré devant des diplomates et des militants en campagne. "Je ne dis pas que l'UE a à elle seule maintenu la paix en Europe ces 70 dernières années, bien sûr que non, l'Otan a joué un rôle majeur (...), mais il est plutôt extraordinaire de constater que des pays qui se combattaient (...) trouvent désormais le moyen de travailler ensemble." David Cameron a estimé en outre que la Grande-Bretagne affronterait des menaces encore plus terribles si elle votait le 23 juin en faveur d'une sortie de l'Union, soulignant le rôle de la coopération en matière de sécurité, après les attentats commis à Paris et Bruxelles par des djihadistes et revendiqués par l'Etat islamique. Le chef du gouvernement britannique a pris soin de ne pas affirmer qu'une sortie de l'UE se traduirait par une rupture des liens, argument critiqué par les partisans du "out", mais il a rappelé qu'un tel scénario "compliquerait la coopération" et ralentirait l'accès du pays à des informations essentielles. Il a, en revanche, accusé les tenants du "Brexit" de vouloir revenir en arrière en espérant que la sortie de la Grande-Bretagne conduise à un effondrement de l'UE. Cela aurait pour conséquence, a-t-il mis en garde, d'accroître la puissance de la Russie qui pourrait s'ingérer dans les affaires des pays d'Europe de l'Est et d'Europe centrale, autrefois pris derrière "le rideau de fer". Selon lui, c'est "le pire moment" pour que la Grande-Bretagne quitte l'Union européenne car seuls ses "adversaires bénéficieraient" de cette situation. David Cameron, comme il s'y était engagé, fait campagne en faveur du "In" (le maintien), multipliant les déclarations devant des assemblées d'étudiants, d'ouvriers ou d'électeurs afin de convaincre ses compatriotes qui restent largement divisés sur cette question. Un sondage YouGov créditait lundi les défenseurs du maintien de 42% des intentions de vote contre 40% aux partisans du "Brexit". (Elizabeth Piper et Guy Faulconbridge, Nicolas Delame pour le service français, édité par Gilles Trequesser)