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Londres accentue la pression sur les géants de l'internet

Le gouvernement britannique devait demander jeudi aux compagnies Google, Facebook, Twitter et Microsoft d'en faire plus pour empêcher les réseaux extrémistes d'utiliser leurs plateformes et leurs services de messagerie cryptée pour diffuser leur propagande ou planifier des attentats. /Photo prise le 1er mars 2017/REUTERS/Paul Hanna

LONDRES (Reuters) - Le gouvernement britannique devait demander jeudi aux compagnies Google, Facebook, Twitter et Microsoft d'en faire plus pour empêcher les réseaux extrémistes d'utiliser leurs plateformes et leurs services de messagerie cryptée pour diffuser leur propagande ou planifier des attentats. La secrétaire au Home Office Amber Rudd, qui a réclamé dimanche que ces géants des hautes technologies ne puissent plus offrir de "lieu secret où les terroristes peuvent communiquer entre eux", les a convoqués pour une réunion privée. La presse britannique a révélé que peu de temps avant de passer à l'attaque le 22 mars dernier dans le quartier londonien de Westminster, Khalid Masood, qui a fait quatre morts, avait envoyé un message chiffré via l'application Whatsapp, qui appartient à Facebook. L'objectif de cette réunion était de leur demander d'en faire davantage pour bloquer les contenus extrémistes sur des plateformes comme Facebook ou YouTube, filiale de Google. Les échanges devaient aussi porter sur les messageries cryptées. "Le message, c'est que le gouvernement pense qu'ils peuvent en faire davantage pour éliminer les contenus extrémistes ou de haine et c'est de cela qu'ils parleront cet après-midi", a précisé jeudi un porte-parole du gouvernement. "Je m'attends à ce que le cryptage soit aussi abordé mais lorsque ces discussions ont été fixées, c'était en relation avec le contenu extrémiste." Facebook et Google se sont refusés à tout commentaire avant ce rendez-vous. Microsoft et Twitter n'ont pas répondu à nos demandes. D'autres entreprises du secteur, de taille plus modeste, devaient également participer à cette réunion, mais la liste n'inclut pas Apple. La question d'une responsabilité indirecte des géants de l'internet est récurrente, les enquêtes sur les attentats djihadistes notamment ayant révélé leur importance dans les processus de radicalisation ou de planification de leurs actes. Ces entreprises s'efforcent toutes de démontrer qu'elles en font plus pour empêcher la diffusion sur leurs plateformes de contenus extrémistes mais font observer qu'il n'existe pas de solution technique miracle en la matière. (Paul Sandle, Eric Auchard et Kylie MacLellan; Henri-Pierre André pour le service français)