Ce que l'on sait de la violente agression d'un policier lors d'une intervention dans la Loire

Un commissariat (photo d'illustration). - Jacques Demarthon / AFP
Un commissariat (photo d'illustration). - Jacques Demarthon / AFP

Un "caillassage rarissime" dans la région, selon le vice-procureur adjoint de Saint-Etienne, André Merle. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une patrouille de police-secours qui intervenait à la suite de plaintes pour tapage nocturne à Rive-de-Gier (Loire) a été violemment prise à partie par une bande de jeunes hommes. L'un des policiers a été gravement blessé, son pronostic vital est depuis engagé. BFMTV.com fait le point sur le déroulé des faits.

• Une intervention sous tension

Peu avant une heure du matin ce vendredi, une patrouille de trois policiers intervient dans une rue de Rive-de-Gier, où des riverains se plaignent de tapages et de nuisances. Sur place, les fonctionnaires sont accueillis par une quinzaine d'individus "visiblement alcoolisés", qui "commencent à invectiver les fonctionnaires de police", précise lors d'une conférence de presse Cédric Esson, directeur départemental de la sécurité publique de la Loire, évoquant des "hommes jeunes" et "agressifs". Au moment de l'intervention, "le dialogue semble impossible", ajoute-t-il.

Les policiers descendent du véhicule et font face à de jeunes individus qui "s'arment de tout ce qu'ils ont à portée d'eux, des bouteilles, des parpaings ainsi que le contenu de bouteilles." Alors que les policiers font usage de gaz lacrymogène, les individus répliquent par "une pluie de projectiles".

Les policiers tentent ensuite de se protéger à l'intérieur du véhicule mais l'un d'eux se retrouve à terre, inconscient et "manifestement touché par des projectiles", poursuit Cédric Esson. Ses collègues appellent immédiatement les secours et des renforts, tandis que les individus en profitent pour prendre la fuite. À ce stade, la nature exacte du ou des projectiles ayant atteint le fonctionnaire n'a pas été précisée.

• Le pronostic vital du fonctionnaire engagé

Le policier blessé est transporté dans un premier hôpital local, puis transféré au CHU de Saint-Etienne.

"Là, des examens complémentaires montrent qu'il a une plaie au niveau de la tempe qui nécessite une intervention en urgence, à cause de la formation d'un hématome. Cette opération se passe bien. Notre collègue est toujours hospitalisé et son pronostic vital est toujours engagé. Il n'est toujours pas réveillé. Le coma est pour l'instant prolongé", explique le directeur départemental de la sécurité publique de la Loire.

"Les atteintes qu'il a eues sont extrêmement graves", déplore Cédric Esson.

• Le policier, âgé de 50 ans, est père de deux enfants

Le fonctionnaire, âgé de 50 ans, a une compagne et est père de deux enfants, dont l'un est également policier. Selon nos informations, il avait déjà été blessé en 2011 lors d'une intervention. Visé par des tirs au niveau du cœur, il avait été protégé par son gilet pare-balles.

L'agent blessé et ses collègues sont "des policiers aguerris, du quotidien. Ils sont en première ligne pour garantir la sécurité de nos concitoyens", a tenu à souligner Cédric Esson.

• Une enquête ouverte pour blessures volontaires

Une enquête pour blessures volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique, commise en réunion et avec une arme par destination a été ouverte et confiée à la Sûreté départementale. Les enquêteurs cherchent en particulier à savoir "quel est véritablement l'objet qui a frappé ce fonctionnaire à la tête", a indiqué le procureur adjoint de la République de Saint-Etienne, André Merle, indiquant que cela constituait "une véritable difficulté".

• Aucune interpellation à ce stade

En plus des caméras de vidéosurveillance, le magistrat espère obtenir des informations de la part des riverains, lançant un appel à "la citoyenneté", alors que l'enquête n'a pour le moment donné lieu à aucune interpellation.

"Si jamais des personnes disposent de renseignements, elles savent qu'elles peuvent s'adresser aux services" de la gendarmerie et pourront bénéficier de "la protection des témoins", a rappelé André Merle.

Les auteurs des faits encourent jusqu'à 10 ans de prison.

Article original publié sur BFMTV.com