Ce que l'on sait de la tentative d'assassinat présumée sur Trump
Le suspect qui a été inculpé lundi au lendemain de la tentative d'assassinat présumée contre Donald Trump n'a pas tiré sur l'ancien président. L'AFP fait le point sur ce que l'on sait de cet événement qui bouscule encore la campagne pour l'élection présidentielle de novembre.
- Les circonstances -
Dimanche, Donald Trump joue au golf dans son club de West Palm Beach, à 15 minutes de route de sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride (sud-est).
Vers 13H30 locales, un agent du Secret Service, chargé de sa protection, inspecte le parcours devant le candidat républicain. Il repère "le suspect armé de ce qu'il pense être un fusil et ouvre immédiatement le feu", a indiqué lundi le directeur par intérim du Secret Service, Ronald Rowe.
"Le suspect, qui n'avait pas l'ancien président dans son champ de vision, a pris la fuite. Il n'a pas tiré", a souligné M. Rowe.
Selon les conclusions réalisées à partir du bornage de son téléphone, il aurait passé près de 12 heures aux environs du club de golf de Donald Trump - entre 01H59 et 13H31 locales dimanche - avant d'être repéré.
Autour du grillage du club de golf sont retrouvés un fusil d'assaut de type SKS, avec le numéro de série effacé et monté d'une lunette de tir, deux sacs et une caméra, selon les enquêteurs.
- L'arrestation -
Un témoin a raconté aux autorités avoir vu un homme s'échapper des buissons en bordure du golf pour s'engouffrer dans une voiture Nissan noire.
La photo du véhicule et de sa plaque d'immatriculation, a permis de retrouver le véhicule sur une autoroute et d'interpeller l'homme, dans le calme, 45 minutes plus tard.
La plaque correspond à celle d'un autre véhicule, déclaré volé, selon les enquêteurs.
- Deux inculpations -
Le suspect est Ryan Wesley Routh, un Américain pro-ukrainien de 58 ans, artisan indépendant dans le bâtiment à Hawaï (ouest).
Présenté à un juge lundi en Floride, il a été inculpé de détention illégale d'arme, en raison de son casier judiciaire, et de possession d'une arme au numéro de série effacé. Des charges passibles respectivement de peines maximales de 15 ans et cinq ans de prison.
Il devrait toutefois faire l'objet d'autres poursuites.
Sa prochaine comparution, sur son maintien en détention, a été fixée au 23 septembre et sa mise en accusation formelle une semaine plus tard.
"Poutine est un terroriste et il faut en finir avec lui", déclarait-il à l'AFP à Kiev en avril 2022, alors qu'il participait à une manifestation en faveur des Ukrainiens piégés dans la ville portuaire de Marioupol.
- Profil du suspect -
Des messages sur son compte X, suspendu depuis, donnent un aperçu d'opinions politiques changeantes, soutenant Donald Trump comme Joe Biden, ainsi que le sénateur de gauche Bernie Sanders ou encore Tulsi Gabbard, une ancienne parlementaire démocrate originaire d'Hawaï qui s'est ralliée cette année à Donald Trump.
Dans plusieurs messages, il a exprimé cette année son souhait de voir se présenter à la présidentielle un "ticket" républicain composé de l'entrepreneur Vivek Ramaswamy et de l'ex-gouverneure de Caroline du Sud Nikki Haley, des adversaires de Donald Trump lors des primaires.
Dans un livre qu'il avait publié en 2023 à compte d'auteur sur la guerre en Ukraine, il se disait "indépendant" sur le plan politique: "Ça me fatigue vraiment qu'on me demande si je suis démocrate ou républicain, je refuse qu'on me mette dans une catégorie (...)".
Selon un porte-parole des autorités électorales de Caroline du Nord interrogé par l'AFP, Ryan Wesley Routh est actuellement inscrit sur les listes électorales de cet Etat comme indépendant, c'est-à-dire ni démocrate ni républicain.
En mars, il avait voté à l'urne lors de la primaire démocrate de Caroline du Nord.
A deux reprises au moins (2003 et 2010), il a été rayé des listes électorales en Caroline du Nord en raison de condamnations judiciaires, toujours selon la même source. Il s'est réinscrit à chaque fois au bout de deux ans.
D'après un porte-parole pour le comté de Honolulu, le suspect est également enregistré comme électeur dans l'Etat d'Hawaï.
Selon une photo prise dimanche par l'AFP, un autocollant Biden-Harris -- utilisé par les démocrates avant que le président sortant ne se retire de la course -- est collé à l'arrière d'un pick-up garé devant la maison de Ryan Wesley Routh à Kaaawa (Hawaï).
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