Ce que l'on sait de la mort d'une policière hors service tuée en pleine rue en Savoie
L'homme est qualifié de "dangereux" et potentiellement armé. Toutes les patrouilles du département de la Savoie sont en alerte après qu'une policière, en dehors de son service, a été sauvagement agressée en pleine rue.
Son ancien mari, contre lequel elle avait déjà porté plainte après leur séparation, est actuellement recherché.
• Comment s'est déroulée la violente agression?
L'agression d'une extrême violence s'est produite ce jeudi matin peu après 9 heures en pleine rue à La-Croix-de-la-Rochette, un petit village de quelques centaines d'habitants à une trentaine de kilomètres au sud-est de Chambéry. La mère de famille venait de déposer l'un de ses enfants à la crèche quand elle a été attaquée par un homme alors qu'elle rentrait à pied à son domicile avec son petit garçon de 3 ans.
La femme a été frappée à une dizaine de reprises, en pleine rue et devant des témoins, avec un objet contondant qui pourrait être une machette. La victime n'a pas survécu à ses blessures malgré l'intervention rapide des secours.
La scène de crime a immédiatement été figée, et des techniciens en identification criminelle de la gendarmerie se sont rendus sur place pour y prélever tous les indices ou éléments pouvant faire avancer l'enquête. Une autopsie doit être pratiquée vendredi à l'institut médico-légal de Grenoble.
• Qui est la policière, victime de meurtre?
La mère de famille de 42 ans est une fonctionnaire de police, brigadier chef affecté au commissariat de Chambéry depuis son installation dans la région depuis 2021. Affectée à l'accueil et à l'enregistrement des plaintes, elle était en congé au moment des faits.
Cette femme a été mariée une première fois avec un homme avec lequel elle a eu deux filles, aujourd'hui âgées de 14 et 16 ans. Le couple vivait alors à Nice.
Le couple a officiellement divorcé en 2021. Leur séparation se passait mal. L'homme a été condamné le 10 novembre 2020 pour le non-respect d'une ordonnance de protection dont bénéficiait son ancienne compagne. Par ailleurs, depuis son installation en Savoie, la mère de famille avait également porté plainte contre son ex-mari pour le non-paiement de la pension alimentaire. Même si leurs relations restaient tendues, aucune autre plainte, pour violences, harcèlement ou autre, n'avait été déposée.
La policière vivait désormais en couple avec un autre homme, lui aussi policier. Ils étaient parents de deux enfants en bas âge.
• Qui est l'homme recherché?
Les témoins qui ont assisté ont rapidement orienté les enquêteurs de la Brigade de gendarmerie de Chambéry, appuyés de ceux de la Section de recherches de Chambéry, vers l'ancien mari de la fonctionnaire de police, qui est actuellement activement recherché. Une enquête en flagrance pour "assassinat par conjoint" a été ouverte par le parquet de Chambéry. Le parquet n'exclue pas que ce geste était prémédité.
Âgé de 61 ans, exerçant le métier d'aide-soignant, dormait depuis quelques jours dans sa voiture dans un camping situé sur une commune proche de La-Croix-de-la-Rochette. Il a été décrit comme très dangereux et potentiellement armé dans un signalement adressé aux forces de l'ordre. Un appel général a été lancé à toutes les patrouilles.
Des moyens "exceptionnels" sont mobilisés depuis ce jeudi matin, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, avec le renfort de quatre hélicoptères de la gendarmerie pour appuyer les recherches pour retrouver le suspect. Le GIGN, le groupement d'intervention de la gendarmerie, est également engagé.
Les recherches se concentrent dans le département mais aussi dans les départements voisins. Les frontières sont également surveillées.
• La piste du féminicide privilégiée?
La thèse du féminicide est privilégiée par les enquêteurs, au regard des premiers éléments recueillis. Selon le collectif Féminicide par Compagnons ou Ex, il s'agit du 76e féminicide depuis le début de l'année.
L'an dernier, 112 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, selon les chiffres du Ministère de l'Intérieur. Ce triste décompte s'associe à celui de l'an 2021, année au cours de laquelle 122 femmes avaient été tuées.
Le ministre de l'Intérieur a de son côté exprimé sa "grande tristesse" après la mort de la policière.