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L'OMS redoute une "crise humanitaire d'ampleur" au Soudan du Sud

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit mardi craindre une "crise humanitaire d'ampleur" au Soudan du Sud et dans la capitale, Juba, où la situation sanitaire s'est encore aggravée à la suite de la dernière flambée de violence. /Photo prise le 16 juillet 2016/REUTERS

GENEVE (Reuters) - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit mardi craindre une "crise humanitaire d'ampleur" au Soudan du Sud et dans la capitale, Juba, où la situation sanitaire s'est encore aggravée à la suite de la dernière flambée de violence. Selon l'OMS, plusieurs dizaines de personnes vivant dans la capitale ont été infectées par une maladie qui semble être le choléra, une bactérie qui tue moins de 1% des patients lorsqu'ils sont correctement pris en charge. Mais une épidémie de choléra pourrait être plus meurtrière compte tenu de la situation sanitaire qui règne dans le pays, où des affrontements entre groupes rivaux ont fait plusieurs milliers de morts et environ 1,6 million de déplacés entre la fin 2013 et août 2015. Les combats entre partisans du président, Salva Kiir, et ceux de l'ancien chef rebelle Riek Machar ont repris pendant plusieurs jours, principalement à Juba, entre le 7 juillet et un accord de cessez-le-feu conclu en début de semaine dernière. "Nous nous attendons à une crise humanitaire d'ampleur. Avant même le début de la crise actuelle, le système de santé au Soudan du Sud était confronté à une crise due à une économie proche de l'effondrement", a déclaré Fadela Chaib, porte-parole de l'OMS. Pour l'heure, l'OMS recense entre 30 et 70 personnes qui ont pu être atteintes par le choléra et, parmi elles, six ou sept sont mortes. Le résultat des analyses devant cdire s'il s'agit bien de choléra ne sont pas encore connus. Les derniers affrontements ont poussé environ 36.000 résidents de Juba à chercher refuge sur des sites gérés par les Nations unies, selon les chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Plus de 5.000 personnes, des femmes et des enfants ayant fait le trajet à pied pendant des journées entières pour la grande majorité, se sont par ailleurs réfugiées en Ouganda, au sud du pays, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). (Tom Miles, Simon Carraud pour le service français)