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Loire-Atlantique : le domicile d'un maire victime d'un incendie, la piste criminelle privilégiée

La maison et les voitures incendiées du maire de Saint-Brévin-les-Pins et de sa compagne. - Yannick Morez
La maison et les voitures incendiées du maire de Saint-Brévin-les-Pins et de sa compagne. - Yannick Morez

L'événement n'a pas fait de victimes mais intervient dans un contexte de tensions autour d'un projet de centre d'accueil pour demandeurs d'asile.

Une enquête criminelle après un incendie ayant visé le domicile du maire de Saint-Brévin-les-Pins, commune de Loire-Atlantique où un projet de centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) suscite une vive opposition, a annoncé le parquet de Saint-Nazaire.

La piste criminelle privilégiée

L'incendie s'est déclaré mercredi aux alentours de 5h du matin au domicile de Yannick Morez, détruisant totalement deux de ses véhicules et endommageant une partie de sa maison. L'alerte avait été donnée par des salariés se rendant à leur travail et les pompiers ont pu rapidement intervenir pour éteindre les flammes, précise le procureur de la République de Saint-Nazaire, Sylvie Canovas-Lagarde, dans un communiqué.

Le maire de Saint-Brévin-les-Pins et son épouse dormaient dans leur maison mais personne n'a été blessé. "Avec ma femme, nous tenons à remercier les personnes qui ont sonné à notre porte, nous alertant, et sans qui les conséquences auraient pu être encore plus dramatiques", a-t-il écrit dans un communiqué.

Un expert incendie s'est rendu sur place mercredi matin et ses premières conclusions conduisent "à écarter la piste accidentelle et à privilégier l'intervention de tiers et la piste criminelle", souligne Sylvie Canovas-Lagarde. Yannick Morez a déposé plainte et le parquet de Saint-Nazaire a ouvert "une enquête criminelle en flagrance du chef de destruction volontaire par incendie sur personne dépositaire de l'autorité publique", confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Pornic.

Polémique sur un projet de centre d'accueil

L'édile et d'autres personnes soutenant le projet de Cada sur la commune ont dit avoir été victimes de menaces en raison de leur prise de position, notamment sur les réseaux sociaux. Le conseil municipal a adopté le mois dernier une motion de soutien face à ces "actes d'intimidation de la part des opposants au projet et leurs soutiens extrémistes".

Le 25 février, 900 personnes avaient défilé en faveur du Cada tandis que près de 400 autres manifestaient leur hostilité à la venue des demandeurs d'asile, dans une ambiance tendue. Les adversaires du projet de Cada scandaient notamment "La France aux Français", arborant des drapeaux du parti Reconquête! d'Éric Zemmour, ainsi qu'une pancarte sur laquelle on pouvait lire: "Oui à l'immigration contrôlée, non Mr Macron, pas n'importe comment!".

"Notre démarche n'est pas du tout raciste, mais vise au contraire à montrer, aussi bien aux Français qu'aux migrants, que l'immigration est néfaste pour eux, comme pour nous", avait affirmé Alain Escada, président de l'organisation catholique traditionaliste Civitas.

Article original publié sur BFMTV.com

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