L'OIAC va enquêter sur l'attaque chimique présumée à Alep

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) va ouvrir une enquête sur une attaque chimique présumée menée samedi à Alep. /Photo prise le 24 novembre 2018/REUTERS/SANA

LA HAYE (Reuters) - L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) va ouvrir une enquête sur une attaque chimique présumée qui a fait une centaine de blessés samedi à Alep, a annoncé lundi son directeur, Fernando Arias.

Le gouvernement syrien et son allié russe ont accusé des rebelles présents aux abords de la grande ville du nord de la Syrie d'avoir tiré des obus contenant du gaz au chlore qui ont provoqué des suffocations et des inflammations oculaires chez les habitants.

A Genève, un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré lundi que l'agence onusienne disposait d'"informations non confirmées faisant état de patients pris en charge dans des centres de soin à Alep et présentant des symptômes qui pourraient correspondre à une exposition à des agents chimiques".

L'aviation russe a effectué dimanche des bombardements de représailles dans la province d'Idlib. Plusieurs groupes rebelles ont nié toute responsabilité, dénonçant une mise en scène du régime du président syrien Bachar al Assad pour justifier les frappes aériennes.

Le gouvernement de Damas a demandé à l'OIAC d'envoyer des enquêteurs sur le terrain, a indiqué Fernando Arias, précisant que l'organisation avait contacté à ce sujet les services de sécurité des Nations unies.

L'OIAC est dotée depuis le mois de juin du pouvoir d'établir non seulement si une attaque chimique a été menée, mais aussi d'en dénoncer l'auteur quand cela s'avère possible.

Cette mission incombait précédemment à une mission conjointe Onu-OIAC établie par une résolution du Conseil de sécurité dont la Russie a bloqué le renouvellement du mandat il y a un an.

La mission conjointe avait auparavant conclu que les forces gouvernementales syriennes avaient utilisé à plusieurs reprises du gaz au chlore et du gaz sarin, et que le groupe djihadiste Etat islamique avait eu recours au moins une fois à du gaz moutarde.

(Anthony Deutsch avec Stephanie Nebehay à Genève; Tangi Salaün pour le service français, édité par Henri-Pierre André)