Loi "sécurité globale": pour Mélenchon, Darmanin réalise que la majorité a "enfanté un monstre"

Jean-Luc Mélenchon lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, le 24 novembre 2020. - BFMTV
Jean-Luc Mélenchon lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, le 24 novembre 2020. - BFMTV

"Les images sont nécessaires!" À quelques heures du vote par l’Assemblée nationale de la proposition de loi controversée sur la "sécurité globale" qui pénalise la diffusion malveillante de l'image des policiers, Jean-Luc Mélenchon a appelé ce mardi matin à renoncer à cette disposition très contestée.

Le texte, proposé par deux députés LaREM, suscite une levée de boucliers à gauche et chez les défenseurs des libertés publiques qui y voit "une atteinte disproportionnée" à la liberté d'informer, et le signe d'une nouvelle dérive autoritaire de la Macronie.

C'est plus particulièrement l'article 24 de cette proposition qui inquiète et dont Jean-Luc Mélenchon réclame l'abandon: pour "protéger ceux qui nous protègent", jetés "en pâture sur les réseaux sociaux", la majorité souhaite pénaliser d'un an de prison et 45.000 euros d'amende la diffusion de "l'image du visage ou tout autre élément d'identification" de membres des forces de l'ordre en intervention, quand elle porte "atteinte" à leur "intégrité physique ou psychique".

"Elles servent ces images"

Dans une ultime tentative de dissuasion, le chef de file de la France insoumise s’est emparé du brutal démantèlement d’un camp de migrants survenu lundi soir, place de la République à Paris.

"On a vu une scène d’une rare barbarie (...) Et s’il n’y avait pas eu d’images, Gérald Darmanin n’aurait pas pu constater ce qui s’est passé et demander des explications au préfet", a lancé Jean-Luc Mélenchon lors d’une conférence de presse de la France insoumise devant l’Assemblée nationale.

En effet, le ministre de l’Intérieur a publié un tweet dans la nuit, indiquant avoir pris connaissance "d’images choquantes" et qu’il allait "demander un rapport circonstancié sur la réalité des faits au préfet de police". Ces vidéos ont été tournées par des journalistes mais aussi par des citoyens présents sur place et témoins de la force, jugée disproportionnée, employée par la police pour évacuer les migrants.

"Elles servent ces images, vous qui avez voulu leur interdiction", a ironisé en réponse la députée LFI Clémentine Autain.

"Il est temps de faire machine arrière"

"On voit bien que la possibilité de contrôler ceux qui ont l’usage de la force fait partie des conditions de vie d’une société démocratique. Il faut pouvoir filmer ceux qui exécutent les consignes du sommet du gouvernement", a commenté Jean-Luc Mélenchon soulignant "l’erreur fondamentale de cette loi".

"Darmanin est en train de se rendre compte qu'ils ont enfanté un monstre. Il est temps de faire machine arrière et d'abroger l’article 24", a-t-il ajouté au sujet de la loi "sécurité globale".

"Quel genre de policiers allons-nous avoir? La reprise en main de la discipline républicaine dans la police est à l’ordre du jour", a-t-il adjuré.

Article original publié sur BFMTV.com