Loi "Sécurité globale": la gauche réclame à l'unisson le retrait du texte et le départ de Didier Lallement

Pancarte contre la loi
Pancarte contre la loi

La gauche a mis ce samedi de côté ses divergences pour réclamer à l'unisson dans la rue le retrait de la proposition de loi "sécurité globale" et condamner de récentes interventions policières violentes révélées par des vidéos.

"Quand un texte heurte les consciences et divise la société, quand il risque de provoquer de la violence, il faut le retirer", a-t-il exprimé dans un tweet.

Cette semaine a été marquée par plusieurs violences policières. L'évacuation brutale d'un camp de migrants à Paris lundi soir et la révélation jeudi du passage à tabac d'un producteur de musique noir par quatre policiers ont suscité l'indignation et électrisé le débat. Des scènes filmées et visionnées des millions de fois sur les réseaux sociaux. "La police doit agir conformément aux lois de la République, les comportements inacceptables doivent être sanctionnés avec la plus grande fermeté", a poursuivi l'ancien Président.

"Il incarne toutes ces dérives liberticides"

Plusieurs voix se sont par ailleurs élevées pour demander le départ du préfet de police Didier Lallement, notamment Jean-Luc Mélenchon. Le leader de la France insoumise a réclamé une "refonte" de la police et le départ du préfet. "Il doit aller dans un organisme […] pacifique et tranquille. Et où il n'a pas d'ordre violent à prendre", a-t-il déclaré avant de prendre part à la Marche des Libertés qui s'élançait de la place de la République.

Didier Lallement "incarne toutes ces dérives liberticides", a abondé le député européen EELV Yannick Jadot, appelant à ce que l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) devienne un organisme "indépendant".

"Le président de la République doit choisir s'il est Darmanin, Lallement, ou si au contraire il est un républicain qui s'assume", a affirmé Olivier Faure qui ne réclame pas le départ du préfet mais dénonce, comme le député LFI Adrien Quatennens, une "dérive autoritaire" du pouvoir.

Le chef d'EELV Julien Bayou a quant à lui appelé le gouvernement "à reculer". "Ca va mal finir, on est sur un point de bascule. On ne peut pas céder sur la liberté de la presse alors qu'il y a 5 ans, (...) des millions Françaises et de Français manifestaient pour la liberté de la presse après les attentats de Charlie Hebdo".

Dans ce contexte explosif, alors que le Premier ministre Jean Castex a l'intention de saisir le Conseil constitutionnel sur l'article 24, le président de cette juridiction et ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius a rappelé que si l'état du droit peut être "modifié", "l'État de droit (...) doit toujours être respecté".

Article original publié sur BFMTV.com