Loi restreignant les droits LGBT+: l'Europe met la pression sur la Géorgie après le vote du texte
L'Union européenne durcit le ton. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a appelé mercredi la Géorgie à renoncer à sa loi restreignant les droits LGBT+, un texte qui "éloigne encore" le pays dans son processus d'adhésion à l'UE, au lendemain de son vote au Parlement.
Cette loi portera "atteinte aux droits fondamentaux et augmentera la discrimination et la stigmatisation", estime le diplomate espagnol dans un message posté sur X.
Le Parlement géorgien a adopté mardi un texte de loi sur les "valeurs familiales", dénoncé par l'Union européenne et des organisations de défense des droits humains comme restreignant les droits de la communauté LGBT+. La législation, similaire à ce qui existe en Russie, a été approuvée par les députés du parti au pouvoir, Le Rêve géorgien, lors d'un vote boycotté par l'opposition, en plein virage conservateur et anti-occidental du gouvernement.
Le choix de la Russie plutôt que de l'UE ?
L'adoption du texte par le Parlement pourrait alimenter les tensions dans le pays à l'approche d'élections législatives cruciales prévues le 26 octobre. Les opposants à Tbilissi accusent le parti du Rêve géorgien de vouloir se rapprocher de Moscou et de mettre en péril l'adhésion espérée de leur pays à l'Union européenne.
La Géorgie a obtenu en décembre 2023 le statut de candidat à l'UE, mais les négociations d'adhésion n'ont pas encore commencé. Le pays aspire également à rejoindre l'Otan. Les dirigeants de l'UE avaient cependant décidé avant l'été d'un arrêt "de facto" du processus d'adhésion dans l'attente d'un changement de politique à Tbilissi.
Le parti du Rêve géorgien accuse de son côté l'Occident de saper les "valeurs traditionnelles", une formule également employée régulièrement par le président russe Vladimir Poutine.