Loi renseignement : «La vie privée, et donc les libertés, sont atteintes»

Pouria Amirshahi, député socialiste, le 29 mars à Solférino

Le député socialiste frondeur Pouria Amirshahi votera contre le projet de loi, mardi à l'Assemblée.

Pouria Amirshahi, député PS des Français établis hors de France dans la circonscription «Afrique du Nord et de l’Ouest», prévoit de voter contre le projet de loi sur le renseignement. Alors que l’Assemblée nationale devrait, sans surprise, adopter à une large majorité le texte défendu par le gouvernement au nom de la lutte contre le terrorisme, le «frondeur» va écrire à ses collègues députés pour exposer ses arguments.

Pourquoi voterez-vous contre la loi sur le renseignement ?

Je ne peux pas être suspecté de désinvolture sur tout ce qui concerne le terrorisme et le jihadisme. En tant que député d’une circonscription directement concernée, rapporteur du groupe de travail permanent de l’Assemblée sur le terrorisme, président du conseil d’administration de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), je n’ai pas de leçon en responsabilité à recevoir.

Mais en tant que républicain et homme de gauche, je ne serai absolument pas dépositaire de la philosophie ultrasécuritaire qui inspire un tel texte. Clairement, la vie privée - et donc les libertés - sont atteintes. J’ai alerté sur ce que pourrait donner cette loi si elle tombait dans les mains d’un pouvoir autoritaire, on me répond que, justement, si un parti autoritaire arrivait au pouvoir, il mettrait une telle loi en place, c’est un aveu terrible.

N’y a-t-il pas eu, lors du débat à l’Assemblée mi-avril, des explications et des évolutions du texte de nature à vous rassurer sur les risques d’atteintes aux libertés ?

Des fichiers conservés trente ans pour un individu majeur (dix ans pour un mineur) en cas de mise en examen pour terrorisme, une annexion de fait des services pénitentiaires par les services de renseignement, des pouvoirs exorbitants accordés au seul Premier ministre, pas de contrôle suffisant, etc. Il n’y a eu aucune avancée pour l’Etat de droit. Avant, le travail des services reposait (...)

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