"La loi n'est pas appliquée": le gouvernement veut que l'éducation à la vie sexuelle soit "effective"

Les cours d'éducation sexuelle vont-ils enfin se faire une place dans les emplois du temps des écoliers, collégiens et lycéens français? Pour la nouvelle secrétaire d'État chargée de l'Egalité femmes-hommes Salima Saa "il est temps" que l'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle soit "effective."

En théorie, ces cours sont obligatoires depuis 2001. Depuis cette date, les élèves des écoles, collèges et lycées doivent bénéficier d'au moins trois séances annuelles d'éducation à la sexualité, y compris une sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles. Déjà en janvier 2024, Gabriel Attal avait aussi plaidé pour que les séances dédiées à cet enseignement aient effectivement lieu.

"La loi de 2001 n'est toujours pas appliquée"

Mais en réalité, ces thématiques sont "délaissées par les autorités publiques", selon les associations féministes, non sans conséquences selon ces dernières. Elles mettent en avant l'augmentation des violences sexuelles et la dégradation des connaissances des jeunes sur le Sida, les infections sexuellement transmissibles (IST) ou encore les moyens de contraception.

"Il va falloir trouver de nouvelles idées et faire en sorte qu'elle soit vraiment appliquée, j'entends par là (...) ouvrir le sujet de la culture du consentement et avoir une vraie ouverture sur les sujets de santé sexuelle et d'éducation à la vie affective", a expliqué la secrétaire d'État, lors d'une conférence de presse au Planning famillial, à Paris.

"La loi de 2001 pose des bases intéressantes, mais elle n'est toujours pas appliquée, il est temps de passer de la déploration à l'action", a ajouté Salima Saa.

Ce sujet suscite en effet des crispations depuis des années, notamment dans les rangs de la droite conservatrice et de l'extrême droite qui estiment que l'éducation à la vie sexuelle doit rester dans la sphère privée.

Une pétition intitulée "À l'école, enseignez-moi les divisions, pas l'éjaculation!" a récolté plus de 70.000 signatures. "Il y a des attaques concernant l'éducation à la sexualité qui viennent des mêmes personnes qui sont contre l'avortement, il faut prendre ces choses très au sérieux", a estimé ce jeudi la présidente du Planning familial Sarah Durocher.

Article original publié sur BFMTV.com