Loi martiale levée en Corée du Sud: l'opposition demande la démission du président Yoon
"Démission", "comptes à rendre": le président sud-coréen Yoon Suk Yeol est mis dos au mur ce mercredi 4 décembre par l'opposition comme par son propre parti après avoir tenté mardi d'imposer la loi martiale, une mesure qu'il a été obligé d'abroger sous la pression.
Le président Yoon, dont la cote de popularité était déjà extrêmement faible, avait annoncé l'instauration de la loi martiale lors d'une allocution surprise tard mardi, en accusant l'opposition de constituer des "forces hostiles à l'État".
L'imposition de la loi martiale, une première depuis plus de 40 ans dans le pays, impliquait la suspension de la vie politique ainsi que la fermeture du parlement et la mise sous contrôle des médias.
"Le président doit expliquer cette situation tragique tout de suite et en détail"
Cette annonce a généré inquiétude et désapprobation dans le monde, notamment des États-Unis, principal allié de Séoul face à la Corée du Nord, et de la Chine.
En Corée du Sud, le principal parti d'opposition a exigé la "démission" de Yoon Suk Yeol et menacé d'engager une procédure en destitution contre lui s'il ne la remettait pas "immédiatement".
Le propre parti du dirigeant, le Parti du Pouvoir au Peuple, a lui souligné mercredi que Yoon Suk Yeol devrait rendre des comptes. "Le président doit expliquer cette situation tragique tout de suite et en détail", a déclaré à la télévision le chef de sa formation, Han Dong-hoon, soulignant que "tous les responsables devront rendre des comptes".
Le chef de cabinet du président et d'importants collaborateurs ont dans la matinée "présenté en masse leur démission", selon l'agence nationale Yonhap.
La Confédération coréenne des syndicats, plus importante intersyndicale du pays avec ses quelque 1,2 million de membres, a appelé à une "grève générale illimitée" jusqu'à la démission du dirigeant, estimant qu'il avait "signé sa propre fin au pouvoir".