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Loi Jeux olympiques : La NUPES ulcérée par cet amendement cosigné par le RN et la majorité

Cet amendement cosigné par la majorité et le RN ulcère les socialistes (photo d’illustration de Marine Le Pen prise le 14 février 2023)
Cet amendement cosigné par la majorité et le RN ulcère les socialistes (photo d’illustration de Marine Le Pen prise le 14 février 2023)

POLITIQUE - Une « grave première ». Des députés écologistes, socialistes et insoumis se sont insurgés jeudi 23 mars contre l’adoption d’un amendement cosigné par des élus Rassemblement national et MoDem, et sous-amendé par d’autres de la majorité, dénonçant un « point de bascule ».

Lors de l’examen du projet de loi sur la préparation des Jeux olympiques, le député RN Aurélien Lopez-Liguori a défendu un amendement, qu’il a affirmé présenter non pas en tant que député RN mais en tant que « président du groupe d’étude de l’Assemblée sur la sécurité et la souveraineté numériques ».

L’amendement, qui entend prioriser le recours à des entreprises européennes dans l’exploitation contestée d’images de vidéosurveillance via des algorithmes a été cosigné notamment par le député de la majorité Philippe Latombe (MoDem) et par le député Christophe Naegelen, du groupe indépendant Liot.

« Je suis inquiet pour la suite de ce mandat. Ressaisissez-vous »

Il a ensuite été sous-amendé par les élus Eric Bothorel (Renaissance), Vincent Thiébaut (Horizons) et Laurent Croizier (MoDem), tous membres du même groupe d’étude, avant d’être adopté sans que le gouvernement ne s’y oppose.

« Je pense que c’est la première fois, un amendement transpartisan de la majorité avec le Rassemblement national. Vous n’avez pas honte Monsieur Latombe ? », a lancé dans l’hémicycle le député écologiste Jérémie Iordanoff. « Je suis scandalisé. On est sur une dérive de cette majorité qui ne sait plus où elle va. Je suis inquiet pour la suite de ce mandat. Ressaisissez-vous », a poursuivi le député.

Un peu plus tard c’est son collègue Benjamin Lucas qui a dénoncé lors d’un rappel au règlement un « événement qu’on pourrait qualifier de point de bascule dans l’histoire de notre hémicycle et de notre République ». Mais la présidente de séance Naïma Moutchou a interrompu sa prise de parole, arguant qu’il ne s’agissait pas d’un rappel au règlement intérieur de l’Assemblée.

Le MoDem Erwan Balanant a commencé à lui répondre qu’il comprenait « l’émoi ». « Au moment d’appuyer (pour voter, ndlr) j’ai eu une interrogation. Il y a un moment donné les groupes d’étude, ils permettent d’avancer sur des sujets », a-t-il poursuivi avant de devoir s’interrompre.

Une montée de tension au Palais Bourbon qui connaît quelques échos sur les réseaux sociaux. « La majorité relative signe et adopte un ’amendement transpartisan’ de l’extrême droite ! C’est une grave première ! C’est donc cela l’élargissement de la majorité souhaité par le Président de la République hier ? », a ainsi réagi le groupe des députés socialistes sur Twitter.

Sur ce même réseau social, l’insoumis Ugo Bernalicis évoque « un nouveau palier franchit » par le camp présidentiel, avant d’ajouter : « ce n’est plus un rempart face à l’extrême droite mais un escalier. »

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