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La loi sur le gaspillage alimentaire, une fausse bonne idée ?

Des déchets alimentaires au fond d'une poubelle.

L’Assemblée nationale a adopté ce jeudi trois amendements visant à limiter le gaspillage alimentaire. Une mesure qui, paradoxalement, inquiète certaines associations.

La grande distribution ne pourra plus jeter de nourriture. C’est l’une des mesures phares des amendements au projet de loi sur la transition énergétique déposés par Guillaume Garot, député PS de la Mayenne et ancien ministre délégué à l’Agro-alimentaire, et votés ce jeudi à l'unanimité par l'Assemblée – le texte doit encore passer par le Sénat.

Il s’agit d’interdire aux moyennes et grandes surfaces de jeter des produits invendus mais consommables, et donc de les détruire en les aspergeant d’eau de Javel, comme cela se fait aujourd’hui. Comment ? En les obligeant à donner. D’ici juillet 2016, les enseignes de plus de 400 mètres carrés devront signer une convention avec une association caritative pour faire des dons alimentaires. Celles qui ne respecteront pas la loi risquent une contravention de 450 euros maximum – la version définitive de l’amendement a modifié l’amende de 75 000 euros et les deux ans d’emprisonnement inscrits au départ. En dernier recours, les denrées invendues seront destinées à l’alimentation animale, à la méthanisation ou au compost agricole.

«Un cadeau empoisonné»

Si la mesure a de quoi réjouir les associations, certaines s’inquiètent d’une obligation à donner. «Il ne faut pas que ça se transforme en cadeau empoisonné pour nous», s’alarme Olivier Berthe, le président des Restos du cœur. Les associations doivent pouvoir accepter «seulement les dons dont elles ont besoin, explique-t-il. On doit choisir la qualité et la quantité des produits donnés». Sa crainte : devenir une filière d’écoulement. «On n’est pas des dépotoirs.» Encore faut-il de la place pour stocker ce futur afflux de dons alimentaires. «On ne va pas se mettre à louer d’autres locaux qui nous coûteraient cher !», ajoute-t-il.

Une inquiétude partagée par Jacques Bailet, président de la Fédération française des (...)

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