La « loi Atangana » au secours des Français détenus à l’étranger

Le 28 février 2014, Michel Atangana (au centre), incarcéré arbitrairement depuis dix-sept ans au Cameroun, arrive à Roissy. Il est accueilli par son avocat, Éric Dupond-Moretti.
Le 28 février 2014, Michel Atangana (au centre), incarcéré arbitrairement depuis dix-sept ans au Cameroun, arrive à Roissy. Il est accueilli par son avocat, Éric Dupond-Moretti.

C'est une histoire édifiante, et méconnue. Elle raconte le destin cruel de Michel Atangana, un Français enfermé sans raison valable au Cameroun pendant? dix-sept ans. Lorsqu?il est libéré, le 24 février 2014, il doit payer son billet d?avion pour rentrer en France. Le chef de l?État, François Hollande, l?accueille discrètement à sa descente de l?avion et lui confie : « Vous êtes le doyen des Français détenus par un État étranger. Cela ne doit plus jamais se reproduire. »

Né en 1964 au Cameroun, Michel Atangana devient français à 22 ans, lorsqu?il se marie avec une jeune femme rencontrée après son troisième cycle en finances, décroché en France. Sa carrière, qu?il consacre aux travaux publics, commence bien. Il est vite repéré par les autorités françaises pour mener un chantier d?importance, la mise en place du réseau autoroutier au Cameroun. En 1994, à seulement 30 ans, Michel Atangana est nommé à la tête du Copisur, un consortium réunissant douze entreprises françaises chargées de réaliser ce chantier d?importance.

Sa vie bascule le 12 mai 1997. Michel Atangana est arrêté par les forces spéciales camerounaises à Yaoundé. Il est jeté en prison, sans explications ni mandat d?arrêt. Après plusieurs jours à l?isolement, on lui donne la raison de son arrestation : il aurait détourné de l?argent public par le biais du consortium d?entreprises. Ces fonds serviraient à financer Titus Edzoa. Ex-conseiller du président Paul Biya, Titus Edzoa envisage de se présenter [...] Lire la suite