L'offensive irakienne pour reprendre Anbar change de nom

Un membre des forces de sécurité irakienne à Baidji, au nord de Bagdad. L'offensive des milices chiites et de l'armée irakienne pour reprendre aux djihadistes de l'Etat islamique la province occidentale d'Anbar et son chef-lieu Ramadi a changé mercredi de nom afin de ne pas heurter les sunnites. /Photo prise le 26 mai 2015/REUTERS

BAGDAD (Reuters) - L'offensive des milices chiites et de l'armée irakienne pour reprendre aux djihadistes de l'Etat islamique la province occidentale d'Anbar et son chef-lieu Ramadi a changé mercredi de nom afin de ne pas heurter les sunnites. Mardi, Ahmed al Assadi, un porte-parole des milices chiites Hachid Chaabi (Comités de mobilisation populaire), avait annoncé que cette offensive serait principalement conduite par les miliciens et porterait le nom de "Labeïk ya Hussein". Cette expression très connotée religieusement, que l'on peut traduire par "Je réponds à ton appel, ô Hussein", se réfère à l'appel à l'aide lancé par l'imam Hussein, le troisième imam chiite, à la bataille de Kerbala, en 680. Hussein y trouva la mort, que les chiites commémorent chaque année par le deuil de l'Achoura. Les sunnites, majoritaires dans la province d'Anbar, ont aussitôt critiqué le choix de ce nom, tout comme le Pentagone qui l'a jugé "malheureux". Finalement, rapporte mercredi la télévision irakienne, l'offensive s'appellera "Labeïk ya Irak" ("Je réponds à ton appel, ô Irak"). "Nous avons choisi 'Irak', il n'y a pas de problème", a dit un porte-parole des milices chiites, Karim al Nouri. Deux mille membres des Comités de mobilisation populaire sont arrivés en renfort mercredi sur la base de Habbaniya, à l'est de Ramadi, en vue de participer à l'offensive. Les miliciens chiites et des membres des forces de sécurité, moins nombreux, sont à environ 6 km des faubourgs sud de Ramadi et à une dizaine de kilomètres à l'est de la ville. On ignore quand l'assaut sera lancé. Quelques accrochages ont été signalés mercredi dans la région. Des islamistes ont tendu une embuscade à un convoi de policiers et de combattants tribaux à l'est de Ramadi, tuant six d'entre eux. Au nord-ouest de la ville, des affrontements ont eu lieu entre l'EI et des combattants pro-gouvernementaux de la tribu Djaghaïfa. Près du barrage de Haditha, les insurgés ont tiré quatre roquettes Grad sur un poste de commandement gouvernemental. Les djihadistes ont également pris un petit village près de Garma, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Bagdad, après avoir tué huit soldats dans une embuscade. (Isabel Coles, Guy Kerivel pour le service français)