L'offensive anti-rebelles en RDC va affecter 370.000 personnes

Des soldats congolais patrouillent aux alentours de Beni, près de la frontière avec l'Ouganda. L'offensive lancée le mois dernier par l'armée congolaise dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) devrait contraindre environ 370.000 personnes à quitter leur foyer, a annoncé jeudi l'Onu. /Photo d'archives/REUTERS/Kenny Katombe

GENEVE (Reuters) - L'offensive lancée le mois dernier par l'armée congolaise dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) contre un groupe de rebelles ougandais devrait contraindre environ 370.000 personnes à quitter leur foyer, a annoncé jeudi l'Onu.

Les difficultés de la RDC et de l'Ouganda à mettre fin aux attaques des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle ougandais d'obédience islamiste, vont aggraver la crise migratoire et réduire encore plus les ressources humanitaires.

Depuis le début du conflit, qui touche principalement la région frontalière avec l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi, mais aussi le centre du pays, 4,3 millions de personnes ont été forcées d'abandonner leur domicile.

Selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), l'offensive lancée à l'est contre l'ADF devrait affecter 196.300 personnes aux alentours de Beni, ville proche de la frontière avec l'Ouganda, et 173.200 personnes dans la région de Lubero.

En 2016 et 2017, ajoute le rapport, plus de 532.000 personnes ont déjà dû fuir ces deux régions, devenues depuis la fin de la guerre civile de 1998-2003 le theâtre de rivalités sanglantes entre de nombreux groupes armés congolais, ougandais ou rwandais.

L'opération militaire congolaise a été lancée notamment en réponse à une attaque de l'ADF qui a tué 15 casques bleus de l'Onu et blessé 53 autres dans les environs de Beni en décembre.

(Tom Miles, avec Aaron Ross à Kinshasa et Fiston Mahamba à Goma, Jean Terzian pour le service français, édité par Gilles Trequesser)