Les locataires de l'immeuble de Saint-Denis devant la justice

Vue du bâtiment attaqué par le Raid à Saint-Denis, le 18 novembre 2015 en proche banlieue parisienne.

Arrêtés dans la foulée de l'assaut donné par le Raid contre l'appartement d'Abdelhamid Abaaoud, ces voisins sont blanchis par la justice mais restent sous le coups de procédures d'expulsion.

Lorsqu’il avance en tongs dans la salle d’audience, Mohammed F. boîte, tousse et se met à pleurer. Le juge des libertés et de la détention lui donne la parole et le jeune homme de 23 ans dit en arabe marocain : «Je suis traumatisé. Pourquoi on m’a fait tout ça ? Je n’ai jamais vécu ça dans mon pays.» Ce jeudi, Mohammed F. devait savoir si lui et ses colocataires, Nordine T. et Nordine B., Marocains âgés de 31 et 26 ans, ainsi que Mohammed N., Egyptien de 26 ans, s’ils resteraient en détention et seraient bientôt expulsés vers leur pays d’origine, huit jours après leur interpellation au 48, rue de la République à Saint-Denis, lors de l’assaut lancé par le Raid. «On va sortir tous ensemble ?» demande Mohammed F.

Ce mercredi-là, c’est encore l’aube autour de cet immeuble insalubre où un petit caïd du quartier, Jawad Bendaoud, a l’habitude de louer des chambres au black pour une centaine d’euros par mois. Le Raid lance l’assaut contre Abdelhamid Abaaoud, commanditaire présumé des attentats du 13 Novembre. Des tirs et des explosions réveillent les quatre jeunes locataires du quatrième étage, qui vivent chichement de boulots dans le bâtiment. Nordine T., 31 ans, se dirige à la fenêtre et reçoit plusieurs balles dans le bras droit. Tous se retranchent dans l’appartement, jusqu’à leur «libération» par les forces d’intervention vers 7h30. A l’étage d’en-dessous, Abdelhamid Abaaoud, sa cousine, Hasna Aït Boulahcen, ainsi qu’un inconnu viennent de mourir. Après trois heures sous le feu, les quatre jeunes sortent de là vivants mais sont rapidement interpellés et menés dans les locaux de la sous-section antiterroriste de la police judiciaire à Levallois-Perret. Un Egyptien de 63 ans qui habitait le pallier d’en face, Ahmed G., a lui aussi été blessé au bras et est arrêté, (...)

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