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Livreurs de repas et sans-papiers : le sort des "travailleurs numériques"

Comment précariser un peu plus des métiers déjà pourtant bien précaires : les livreurs de repas à domicile. Les plateformes numériques emploient des coursiers au statut d'autoentrepreneur, avec des papiers en règle. Mais certains petits malins sous-louent leurs identifiants à des sans-papiers, qui effectuent les livraisons pour eux, mais en retour doivent leur verser une partie des gains. >> Les sans-papiers, sous-traitants des coursiers A Milan en Italie, la justice a ouvert une enquête sur ces cas de "travail illégal numérique". Depuis plusieurs années, les coursiers tentent de s'organiser pour obtenir un statut et des droits , de la part des employeurs ; les plateformes numériques, elles, freinent des quatre fers. Des milliers de personnes sont concernées, ces 'forçats du sushis' qui pédalent pour livrer leurs commandes aux quatre coins des grandes villes en France, en Espagne ou en Grande-Bretagne. Le tout pour 5 euros la course, avec une moyenne en Europe de 12,50 euros brut de l'heure. Les coursiers contre-attaquent Mais le vent du changement a commencé à souffler. Un vent venu de Californie , berceau de ces modes de consommation moderne. Cet Etat américain vient de voter une loi qui oblige la plateforme Uber à requalifier les emplois à compter de janvier prochain. Les coursiers indépendants deviendront ainsi des salariés, avec davantage de droits. En France , les députés viennent de voter la loi d'orientation sur les mobilités , qui prévoit, entre autres, l'instauration par les plateformes, d'une charte destinée à améliorer les conditions de travail. Mais certains voix estiment que cette loi ne va pas assez loin pour protéger les travailleurs.