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LIVRE. "Du pâté d'éléphant chez Calvin" ou le triste destin de Miss Djeck

Le livre de Pierre-Yves Frei et Sandra Marongiu édité au Savoir suisse raconte le destin d'une éléphante de cirque abattue à Genève en 1837. Au-delà du cas de Miss Djeck, un éclairage historique sur notre rapport aux animaux exotiques, longtemps traités comme des marchandises.

“Dire que cet éléphant a été tué à Genève. Et au canon en plus”. Cette phrase entendue dans les entrepôts du Muséum d’histoire naturelle de Genève est à l’origine d'un livre étonnant, qui se lit comme on visite un cabinet de curiosité. Il est consacré à Miss Djeck, éléphante de spectacle. L'animal a déplacé les foules sur les scènes américaines, à New York, Philadelphie ou Baltimore. En France et en Grande-Bretagne, le succès est idem. La Suisse en revanche lui sera fatale.

L'éléphante et son cornac

Miss Dejck et son cornac John Lott (1804-1870) arrivent à Genève en 1837. L'accueil est froid. La cité de Calvin se souvient encore du passage d'un autre pachyderme 17 ans plus tôt. "Un éléphant appartenant à la ménagerie Garnier avait alors pris la clé des champs, échappant à ses gardiens, courant ensuite dans toute la ville pour finir après des heures de course folle par être enfermé dans l'arsenal du bastion de Hollande", peut-on lire dans le livre. Finalement Lott reçoit les autorisations nécessaires pour présenter Miss Djeck au public. Pendant un mois, tout se passe bien. Jusqu'au 14 avril 1837.

"Du pâté d'éléphant" est édité par le "Savoir suisse".

Un pasteur piétiné

Ce jour-là, le pasteur Bourrit rend sa visite quotidienne à Miss Djeck. Il s'est entiché de l'animal et considère même avoir établi une relation privilégiée avec l'éléphante. Que nenni ! Elle l'attrape de sa trompe, le soulève pour le projeter à terre et essaie de l'écraser. Bourrit survit à l'incident mais le sort de l'animal est scellé. La justice de Genève exige que Miss Djeck soit abattue. Les carabines n'étant pas assez expéditives, on emploie le canon ! Quelques minutes après son trépas, "le Dr Mayor, chirurgien, dissèque l'animal au nom de la science. Quant aux Genevois, ils se régalent de pâté d'éléphant pendant les jours suivants". Une initiative culinaire pour le moins surprenante et qui vaut aux Suisses d'être traités de cannibales par l'édition du journal français Le Ménestrel, le 9 juille[...]

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