Sauf incroyable retournement de situation, le gouvernement de François Bayrou ne devrait pas être renversé mercredi lors de l'une des deux motions de censure déposées par LFI. En revanche, une autre motion de censure, spontanée, sera déposée la semaine prochaine par le Parti socialiste.
Une motion de censure en réaction aux propos de François Bayrou sur le "sentiment de submersion" migratoire, avec pour but de protester contre "une forme de trumpisation du débat public sous l’influence notamment de Bruno Retailleau", le ministre de l’Intérieur, a justifié Olivier Faure sur France Inter mardi.
Mais de l'aveu même des socialistes, cette motion de censure n'a pas pour but de faire tomber le gouvernement pour ne pas, selon leur premier secrétaire, "avoir un premier ministre plus à droite qui négocie sa propre survie avec l’extrême droite" ou "une démission du chef de l’Etat".
Ave une motion de censure qui dénoncera les propos sur la "submersion migratoire," les socialistes misent sur le fait que le RN ne votera pas ce texte, et ne fera ainsi pas chuter le gouvernement.
Un calcul toutefois risqué. En effet, la motion de censure qui a fait chuter Michel Barnier en décembre dernier, déposée par LFI, dénonçait l'attitude du gouvernement Barnier d'avoir "cédé aux plus viles obsessions de l'extrême droite". Des propos qui n'avaient pas empêché le Rassemblement national de voter le texte, faisant ainsi chuter le gouvernement.
Rien ne semble donc empêcher le RN de voter une motion de censure, même hostile à leurs idées. D'autant que Jordan Bardella n’a pas exclu ce mardi matin que le gouvernement puisse "tomber sur un autre sujet".