Amandine, 13 ans, morte de faim : la mère condamnée à la perpétuité avec 20 ans de sûreté, le beau-père à 20 ans de prison

Dans ses réquisitions, l'avocat général avait dénoncé des souffrances dignes d'un "régime totalitaire". "Si on a une once d’humanité, on réagit", a-t-il lancé.

Amandine, est décédée à l'âge de 13 ans, elle ne pesait plus de 28 kilos. Sa mère et son beau-père sont actuellement jugés / DR
Amandine, est décédée à l'âge de 13 ans, elle ne pesait plus de 28 kilos. Sa mère et son beau-père sont actuellement jugés / DR

La mère et le beau-père d'Amandine ont été condamnés à de lourdes peines. La mère, Sandrine, à la réclusion criminelle à perpétuité dont 20 ans de sûreté, une peine conforme aux réquisitions. Le beau-père, Jean-Marc, à 20 ans de prison. 18 ans avaient été requis contre lui, alors qu'il encourait 30 ans.

Sandrine, la mère, était poursuivie pour "actes de torture ou de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner". La jeune fille est décédée en août 2020 à l'âge de 13 ans d'un arrêt cardiaque, faute d'alimentation.

Une situation qui s'est dramatiquement aggravée avec le confinement et la fermeture des écoles, en mars 2020, seul lieu où Amandine pouvait manger suffisamment.

À la barre, sa mère Sandrine a reconnu les faits, évoquant notamment les "violences" qu'elle a subies durant son enfance. La journée de jeudi a été marquée par le témoignage de la surveillante de l'internat, qui a fait état de la détresse d'Amandine à l'annonce de la fermeture des écoles par le président Macron. "Je vais mourir", lui a-t-elle dit. Plusieurs signalements ont été faits pour alerter sur la situation d'Amandine. En vain.

INFOS EN DIRECT TERMINÉES23 mises à jour
  • La mère condamnée à la perpétuité, le beau-père à 20 ans

    Le verdict est tombé. Sandrine, la mère d'Amandine, est condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité dont 20 ans de sûreté, une peine conforme aux réquisitions. Elle encourait la prison à perpétuité.

    Le beau-père, Jean-Marc, est lui condamné à 20 ans de prison. Il encourait 30 ans de prison.

  • Les derniers mots des accusés

    Les deux accusés ont eu l'occasion de prendre une dernière fois la parole, avant que les jurys ne se retirent pour délibérer. Tandis que Sandrine, la mère d'Amandine, a tenu à présenter ses excuses à ses enfants, le beau-père d'Amandine, Jean-Marc, n'a rien ajouté.

    Le jury s'est retiré pour délibérer. Le verdict devrait être connu en fin de journée.

  • "On va réfléchir ensemble à comment vous faire revenir parmi les Hommes"

    Les avocats de la défense ont terminé leurs plaidoiries. "On va réfléchir ensemble à comment vous faire revenir parmi les Hommes", a notamment déclaré l'un des avocats de la mère d'Amandine.

    L'audience reprendra à 14h avec les derniers mots des deux accusés, Sandrine, la mère d'Amandine, et Jean-Michel, son beau-père, puis les jurés se retireront pour délibérer et rendre leur décision.

    L'avocat général a réclamé la réclusion criminelle à perpétuité pour la mère, avec 20 ans de sûreté, et 18 ans pour le beau-père.

  • Les avocats de la mère d'Amandine évoquent des "violences maternelles (qui) ne tombent pas du ciel"

    Au tour des avocats de Sandrine, la mère d'Amandine, de prendre la parole après les réquisitions de l'avocat général. Dans leur défense, ils appellent également à "ne pas être contaminés par la dictature de l'émotion".

    Pour expliquer les faits reprochés, ils évoquent des "violences maternelles (qui) ne tombent pas du ciel", en lien avec les violences qu'elle a subi enfant, dont elle a parlé à la barre ces derniers jours. "Défendre n’est pas cautionner", tiennent à rappeler ses avocats.

    L'avocat général a réclamé la réclusion criminelle à perpétuité pour la mère, avec 20 ans de sureté. Après les prises de parole des avocats de la défense, la décision sera mise en délibéré.

  • Les avocats du beau-père appellent à "écarter" (s)es émotions pour rendre justice"

    Au tour des avocats de la défense de prendre la parole pour défendre leurs clients respectifs. Ce sont d'abord ceux du beau-père, Jean-Michel C. qui s'expriment. L'avocat général a requis 18 ans pour le beau-père, qui encourait jusqu'à 30 ans.

    "Êtes-vous certain que vous auriez fait différemment de lui?" interrogent-ils, appelant à "ne pas se laisser envahir par la douleur" et à "écarter vos émotions pour rendre justice".

    Ce sera ensuite au tour des avocats de la mère d'Amandine, Sandrine, de s'exprimer, avant la mise en délibéré du verdict.

  • L'avocat général dénonce une "dictature familiale"

    "Vous avez depuis 4 jours pénétré dans l’enfer, dans l’impensable, dans l’indicible. Vous avez pénétré dans le système Pissara, dans la dictature familiale, vous avez pénétré dans un monde inimaginable", a appuyé l'avocat général durant son réquisitoire.

    "Amandine depuis toute petite est victime de coups, de coups de poing, de pied, de coups de balai, d’arrachage de cheveux, de cris répétés d’insultes de bousculades. Puisqu’il y a des degrés dans la violence, ces degrés sont qualifiés d’actes de torture et de barbarie. Cela consiste à infliger des violences qui vont au-delà des violences ordinaires et qui visent à porter atteinte à l’intégrité physique et morale de la victime", a-t-il ajouté.

    "Le système Pissara qui vise à réduire Amandine met en place comme dans tout système dictatorial un système de violences physiques et psychiques. Il convient d’arriver à détruire la personnalité de la victime pour la réduire à ce que l’on veut", a poursuivi le magistrat, selon le Midi Libre, dont un journaliste assiste à l'audience.

    "Comme dans tout système totalitaire, il y a des résistants pour qui ça se termine mal, et ici la résistance, c’est Amandine. Et comme dans tout système totalitaire, il y a des collabos, et moi j’en vois un dans le box. Il y a tout un tas de bonnes et de mauvaises raisons pour être collaborateur. J’en ai entendu plusieurs. Cela se manifeste par l’attitude de M. Cros. Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire", a ajouté l'avocat général, qui a donc requis la réclusion criminelle à perpétuité pour la mère, avec 20 ans de sureté, et 18 ans pour le beau-père.

  • Perpétuité requise contre la mère, 18 ans contre le beau-père

    Dernier jour du procès de la mère d'Amandine et de son beau-père, qui encourent respectivement la réclusion à perpétuité et jusqu'à 30 ans de prison pour avoir laissé mourir de faim la jeune fille âgée de 13 ans.

    Les réquisitions ont débuté depuis 9h. L'avocat général a réclamé la réclusion criminelle à perpétuité pour la mère, avec 20 ans de sureté, et 18 ans pour le beau-père.

    Dans son réquisitoire, rapportent les journalistes sur place, l'avocat général a affirmé ne pas croire en la défense de la mère qui explique reproduire les violences dont elle a été victime.

    Il a également comparé les souffrances dont Amandine a été victime à celles qu'on inflige dans un régime totalitaire. "Dans tout système totalitaire, y a des collabos, et j’en vois un dans le box, c’est monsieur Cros (le beau-père, ndlr)", a-t-il ajouté, rapporte la journaliste de BFM sur place.

    Les avocats de la défense prennent ensuite la parole, avant la mise en délibéré du verdict, attendu en fin de journée.

  • Le verdict attendu demain

    Les plaidoirie de la défense se poursuivent à la cour d'assises de l'Hérault. Les réquisitions devraient avoir lieu vendredi matin, avant un verdict attendu dans la journée. Sandrine, la mère d'Amandine est jugée pour "actes de torture ou de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

    Le beau-père, Jean-Michel, risque lui 30 ans de réclusion pour avoir "privé de soins ou d'aliments" sa belle-fille et n'avoir rien fait pour la "sauver d'une mort certaine", selon l'ordonnance de mise en accusation.

  • L'appel d'une association à Emmanuel Macron

    Dans ce procès, l'association l'Enfant Bleu s'est constituée partie civile. Sa présidente, Isabelle Debré, a estimé qu'"il y a des fautes partout, des défaillances" alors que plusieurs signalements avaient été effectués.

    Au-delà du drame qu'a vécu Amandine, Isabelle Debré "pense que la maltraitance, malheureusement, en France existe. On dit qu'il y a un enfant qui meurt tous les cinq jours sous les coups de leurs parents. Je pense que c'est en dessous de la vérité", a-t-elle confié au micro de RTL.

    "Faites quelque chose. Quand vous voyez cette histoire, vous voyez bien qu'on a besoin d'un interlocuteur pour faire avancer les lois", a lancé Isabelle Debré à l'adresse d'Emmanuel Macron.

    Elle souhaite notamment la création d'un "fichier centralisé, des informations préoccupantes et des signalements de façon à ce que l'information soit partagée et que tous les acteurs soient au courant de ce qui passe pour l'enfant", alors qu'Amandine a fréquenté plusieurs établissements scolaires, qui n'étaient pas au courant de la situation de la jeune fille.

  • Que sont devenus les sept autres enfants de Sandrine ?

    La mère d'Amandine, jugée pour avoir laissé sa fille de 13 ans mourir de faim, a eu sept autres enfants, de trois unions différentes. Les deux frères et soeurs d'Amandine, qui ont témoigné lors du procès contre leur mère, et ont évoqué les violences dont ils ont fait l'objet.

    Mais aussi deux filles, nées d'une première union et qui sont totalement sorties de sa vie. Elles vivent au Portugal avec leur père.

    Une autre fille, Samantha, est morte en 1993, à trois mois, en raison de la mort subite du nourrisson. Deux autres enfants ont également témoigné contre elle lors du procès. Sandrine est décrite par l’enquête de personnalité comme une femme "au profil inquiétant", "distante", "froide", "vénale", et qualifiée de "violente, manipulatrice et menteuse par ses ex-conjoints".

  • "Je suis un monstre, mais je n'ai jamais voulu donner la mort"

    À la barre ce jeudi, Sandrine, la mère d'Amandine, a confié n'avoir jamais voulu une telle issue dramatique. "Je suis un monstre, je suis monstrueuse. Mais jamais je n’ai voulu donner la mort à Amandine. Mais je n’ai vécu qu’avec la violence autour de moi. Et tout ça, ça fait quelqu’un comme moi…", a-t-elle tenté de justifier, en écho à son enfance difficile, au Portugal. Un père absent et négligent, une mère violente et dépressive, une vie rythmée par les impayés et les expulsions.

    "On était trois enfants, ma mère se plaignait de ne pas avoir assez d'argent. J'ai été battue. Des gifles, des claques, des humiliations. J'avais honte d'en parler", expliquait Sandrine plus tôt dans la journée. À plusieurs reprises, elle explique avoir "perdu pieds", sans toutefois avoir voulu que sa fille meure.

  • Pour le légiste, "on a dû lui restreindre quasiment totalement la nourriture pendant plusieurs semaines"

    Lors du procès, le médecin légiste qui a été interrogé a estimé qu'Amandine avait été sous-alimentée durant trois à quatre mois avant sa mort. "Déjà un an avant sa mort, en août 2019, son indice de masse corporelle était pathologique", a détaillé le médecin légiste à la barre. "En mai 2020, elle voit un dentiste, des photos sont prises de son visage. Et qui ne semblent pas montrer un aspect cachectique (de maigreur, NDLR)."

    "Si elle avait pu sortir entre mai et août, des gens auraient remarqué son état de santé. Elle a été sous-alimentée pendant 3-4 mois et de façon très intensive. Elle est morte d’une dénutrition imposée par des tiers", conclut le légiste.

    Interrogé sur les décisions qui amènent à descendre à un poids de 28 kg, le médecin légiste estime qu'"on a dû lui restreindre quasiment totalement la nourriture pendant plusieurs semaines". Selon lui, il y avait une chance sur deux de la sauver jusqu'à la veille de son décès.

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  • Le frère et la soeur d'Amandine témoignent des violences que subissait leur soeur

    Hier lors du procès, le frère et la soeur d'Amandine ont livré des témoignages glaçants. J'ai aussi subi des coups des punitions, au piquet mais moi et mon frère on avait tout ce qu'on voulait, pas Amandine", a expliqué Ambre, grande soeur d'Amandine.

    "Elle devait faire le ménage en tee-shirt, puis nue, pour éviter qu’elle vole de la nourriture. Maman surveillait tout depuis son téléphone avec des caméras", a-t-elle notamment détaillé.

    Elle a également confié avoir raconté à la gendarmerie la version des faits voulue par sa mère, celle d'une fausse route ayant conduit à la mort d'Amandine, et non pas la réalité.

    Ethan, son petit frère, expliquait lui qu'i lavait "peu de liens" avec Amandine, qui était "souvent enfermée". "Ma mère frappait sa tête contre les murs, pour un 'oui' ou pour un 'non'. Moi aussi j'étais frappé, mais moins qu'elle. Une fois, ma mère a cassé une guitare sur mon dos, j'avais 8 ans", a-t-il notamment raconté.

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  • La mère explique s'en être pris à Amandine "parce qu'elle ressemblait à son père"

    À la barre, Sandrine, la mère d'Amandine a notamment expliqué s'en être prise à sa fille "parce qu'elle ressemblait à son père", rapportent les journalistes sur place lors de l'audience. "Je suis une mère monstrueuse", ajoute l'accusée.

    Une thèse déjà évoquée plus tôt dans ce procès par l'expertise psychiatrique, qui estimait que la mère de famille a pu "transposer sa haine" du père d'Amandine, dont elle était séparée lors des faits, sur le corps de sa fille.Toujours à la barre, Sandrine affirme ne pas pouvoir "expliquer pourquoi (elle) en est arrivée là".

    Elle explique notamment que pendant la période du confinement, "ça se complique. Amandine ne veut pas faire ses devoirs. C’est monté crescendo entre elle et moi", a-t-elle déclaré.

  • Les multiples alertes restées sans suite

    À plusieurs reprises, le cas d'Amandine a alerté des proches, qui ont été plus ou moins mis au courant de sa situation.

    Il y a le cas d'une surveillante de l'internat où était Amandine. Âgée de 22 ans à l'époque des faits, elle raconte avoir été alertée "par plusieurs signaux, comme le fait qu’elle volait à la cantine, qu’elle était toujours en manche longue. Elle était terrorisée à la moindre mauvaise note".

    À l'annonce de la fermeture des écoles collèges et lycées pour le confinement de mars 2020, elle raconte la réaction d'Amandine. Elle s’est effondrée au sol et elle m’a dit "je vais mourir". Elle m’a dit "je ne vais pas tenir". Elle m’a demandé combien de temps ça allait être fermé. Elle m’a dit "aide moi, m’abandonne pas", raconte cette jeune femme à la barre.

    Le lendemain de l'annonce de la fermeture des établissements scolaires, la surveillante raconte être allée voir la CPE (conseillère principale d'éducation, ndlr), en disant qu’il fallait quelque chose. "Elle m’a dit que l’assistance sociale était déjà au courant", poursuit la jeune femme. Plus d'infos dans cet article

    Autre alerte, celle de la voisine, une jeune adolescente, qui a réalisé les enregistrements où l'on entend l’accusée violenter sa fille depuis la fenêtre de chambre qui donnait sur la maison où vivait Amandine.

    À l’époque, elle en avait parlé à sa mère mais lorsque cette dernière s’était approchée de la fenêtre, elle n’avait entendu "que les oiseaux chanter", a-t-elle expliqué à la barre, rapporte Le Figaro. "J’avais dit à ma fille de garder l’enregistrement, mais je ne l’ai pas écouté, dans mon esprit il était inaudible". Un enregistrement qui est finalement transmis aux gendarmes après la mort d'Amandine. Si elle n’est pas allée à la gendarmerie à l’époque, la voisine "n’est pas restée sans rien faire" se justifie-t-elle. Elle en a discuté avec un voisin. Mais le voisin n’avait rien à dire et les choses en sont restées là, poursuit la journaliste du quotidien qui a assisté à l'audience.

    Auparavant, des signalements sont faits en 2012 puis 2014, par l'Éducation nationale pour des soupçons de maltraitance sur Amandine, et alors que sa mère en avait la garde essentielle. Un non-lieu avait finalement été rendu. De quoi lancer la question d'une faille des services sociaux et de l'Éducation nationale.

  • Le beau-père d'Amandine évoque ses regrets

    Dans le box des accusés, aux côtés de la mère d'Amandine figure son compagnon de l'époque, Jean-Michel. Jugé pour avoir "privé de soins ou d'aliments" sa belle-fille et n'avoir rien fait pour la "sauver d'une mort certaine", selon l'ordonnance de mise en accusation, il risque jusqu'à 30 ans de prison.

    À la barre ce jeudi, il a émis, sous pression du président, des regrets sur la montée des violences sur Amandine pendant le confinement. La jeune fille était confrontée à des punitions de plus en plus cruelles.

    "C'est normal qu'elle soit isolée? Qu'elle ne mange plus?", a demandé le président. "Non, c'est inhumain", a reconnu Jean-Michel, rapporte BFMTV. "Je donnerais ma vie pour celle d'Amandine, pour qu'elle soit encore en vie", a-t-il cédé, en larmes.

    Jean-Michel rencontre Sandrine en 2016. Il prend le rôle de beau-père pour ses 3 enfants qui l’appellent papa, rapporte l'enquêtrice de personnalité, qui trace son profil. Une première rupture intervient au bout d'un an entre Sandrine et Jean-Michel, ce dernier n'acceptant pas ses méthodes éducatives, avant de finalement se remettre en couple ensemble.

    Sa mère et un employé évoquent au tribunal "l'emprise" de Sandrine sur Jean-Michel, évoquant à la fois l'accès à ses moyens financiers et son emprise sociale. Lui évoque une "boule au ventre" lorsqu'il rentre du travail, évoquant sa peur "d'affronter" ou de mettre "en colère" Sandrine.

    Jean-Michel évoque également le traitement différent que subissait Amandine. "Elle devait manger des haricots verts, du céleri quand nous on mangeait des frites" illustre-t-il à la barre. "Je ne voyais pas de violences physiques, mais des punitions, des cris et surtout sur Amandine. On partait en retard le matin car elle faisait des leçons de morale, à Amandine. Elle devait recopier des lignes",a-t-il évoque à la barre, rapporte un journaliste du "Nouveau Détective", présent à l'audience.

  • "Je savais qu'elle ne l'aimait pas. C'est une femme cruelle", dénonce le père d'Amandine

    Le père d'Amandine, séparé de la mère qui est actuellement jugée aux assises, a confié sa tristesse et sa colère avant le procès à M6. Dans ce témoignage, Frédéric Florès raconte la difficulté qu'il avait à percevoir la réalité de la situation.

    "Je savais qu'elle ne l'aimait pas. C'est une femme cruelle", décrit-il au sujet de son ex-compagne, Sandrine.

    Il décrit Amandine comme "une petite fille pleine de vie, espiègle... l'espiéglerie chez les enfants c'est magnifique. Toujours à vouloir s'amuser, à rire. Quand on était ensemble, on riait tout le temps, elle adorait les dessins animés... c'était une fille normale, très normale", évoque-t-il au micro de M6, très ému.

    Frédéric Florès revient sur les derniers mois de sa fille et notamment la période difficile du premier confinement de 2020, qu'elle passe chez sa mère. "J'ai eu cet appel au mois d'avril, et je l'ai eu pendant 45 min - 1h, je savais qu'elle était toute seule, car elle me parlait librement. On parlait de tout et de rien, de l'école... Jamais elle ne m'a dit quoi que ce soit sur ce qui se déroulait", regrette son père.

    "Vers la fin de la discussion elle me disait 'j'espère te revoir très vite, tu me manques je t'aime'... Ça m'a fait énormément de bien... et puis trois mois après, la nouvelle (de sa mort, ndlr) sachant que trois semaines avant j'avais reçu un message de sa mère que tout allait très bien que les enfants étaient en bonne santé", se rappelle-t-il.

    "Elle ne m'a rien dit, même quand il y a eu un signalement en 2014. Amandine avait dit les choses aux professeurs mais avec moi c'était autre chose, alors que je l'ai eue 2-3 semaines à la maison. Par rapport à ce qu'elle me disait, au médecin qui avait dit que ce n'était pas des bleus dus à des coups, j'étais allé dans son sens... C'est quelque chose qui me hante, je me dis que je n'aurais pas dû écouter. C'était la demande d'Amandine, 'je ne veux pas quitter la maison de maman'. J'ai écouté mais j'aurais dû écouter mon coeur".

  • Le confinement au cœur de la tragédie

    Personne, en dehors des membres de sa famille, n’a vu Amandine à partir de mi-mars 2020, au début du confinement.

    Les voisins de Sandrine P., pourtant installée dans le village depuis 4 ans, ignoraient même qu’elle avait des enfants : ils jurent n’avoir jamais croisé Amandine.

    Amandine, interne depuis trois ans, rentrait chaque week-end et pendant les vacances. Mais "elle pleurait la veille des week-ends parce qu’elle ne voulait pas rentrer chez elle", selon l’une de ses anciennes camarades de classe.

    Mais le véritable calvaire, pour Amandine, a débuté lorsque, confinement oblige, l’internat a fermé ses portes. Dans les derniers textos échangés entre Amandine et ses camarades, elle leur raconte avoir beaucoup maigri et être "punie de manger".

    Amandine n’a jamais assisté aux cours en visio et n’est jamais revenue en cours.

    Enfermée dans un cagibi qui lui servait de chambre, Amandine était prostrée ou assise à "faire ses lignes", punition infligée par sa mère.

    Pire : celle-ci avait installé une caméra de vidéosurveillance qui lui permettaient de surveiller sa fille depuis son téléphone portable.

    Sur les images, on y voit Amandine très affaiblie. À sa mort, son corps était recouvert d’escarres.

  • Les enregistrements qui ont fait craquer la mère d'Amandine

    L'un des moments forts de ces quatre premiers jours de procès a eu lieu mardi soir, quand la cour d’assises de Montpellier a diffusé deux enregistrements réalisés par une voisine adolescente en 2019, dans lesquels on distingue Amandine hurler de souffrance sous les coups de sa mère.

    Ce sont ces enregistrements, réalisé qui ont poussé Sandrine P. a avoué les faits, qu'elle niait jusqu'à présent, se décrivant comme une mère "aimante" face à une adolescente, Amandine, "voleuse" et "capricieuse".

    En larmes, la mère d'Amandine répond "oui, je reconnais" quand le président l'interroge sur "les actes de torture et de barbarie, les actes d’humiliation, que votre fille était enfermée dans une pièce, dénudée, affamée durant des mois", rapporte Le Figaro mardi, dont la journaliste assistait à l'audience.

    Lundi, au premier jour du procès, elle assurait au président de la cour d'assises qu''il n’y a pas d’explication (à la mort d'Amandine). Elle n’a pas été privée de nourriture, on ne l’a pas fait, personne n’a fait ça. Je ne sais pas pourquoi elle ne mangeait pas", rapportaient les journalistes présents sur place.

  • "À la cantine, elle mangeait pour dix"

    "Amandine était petite et fine mais à l’internat, elle mangeait pour dix. On ne savait pas où elle mettait tout ce qu’elle mangeait", raconte ainsi une camarade. Régulièrement privée de repas, "parfois plusieurs fois de suite", comme l'assure sa sœur aînée, "elle surmangeait pour compenser".

    En 2012 - elle est alors en CE1 -, l’équipe pédagogique fait un nouveau signalement, puis un second en 2013, après la découverte de traces suspectes sur son corps. Elle confie alors être victime de violences, avant de se rétracter. Ses frères et sœurs, sans doute par peur du châtiment, nient en bloc. Quant à la mère, elle produit un certificat médical justifiant les bleus et les pertes de cheveux de sa fille. L’enquête est classée sans suite en 2014.

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  • Décrite comme violente et manipulatrice, accusée de maltraitances par ses autres enfants... Qui est Sandrine, la mère d'Amandine ?

    Lors du procès, la mère d'Amandine, placée en détention provisoire depuis 2021, a reconnu avoir "affamé" sa fille. Sandrine, 57 ans, est entendu à la barre lors de son procès. Le rapport de l'enquêtrice de personnalité dépeint une femme violente, manipulatrice et menteuse qui. n'aurait d'ailleurs jamais su se situer en tant que mère, selon ce rapport lu par le président de la cour d'assises.

    Ancienne serveuse, Sandrine a eu 8 enfants issus de trois unions dont 2 décédés : Amandine et un bébé après une mort subite du nourrisson.

    Durant le procès, ses ex-compagnons l'ont décrite comme une femme "violente, manipulatrice et menteuse". Elle est également accusée de maltraitances par plusieurs de ses autres enfants. Elle s'est longtemps décrite comme une mère "aimante" face à une adolescente, Amandine, "voleuse" et "capricieuse".

    Selon l'expertise psychiatrique, Sandrine P. a pu "transposer sa haine" du père d'Amandine, dont elle était séparée lors des faits, sur le corps de sa fille.

  • Le rappel des faits :

    En août 2020, Amandine, 13 ans, ne pèse plus que 28 kg pour 1,55 m lors de son décès. Sa mère, Sandrine, est jugée depuis lundi, en compagnie du beau-père de la jeune fille pour l'avoir "affamée" entre le début du confinement, en mars 2020 et la date de son décès dans la maison familiale, dans le village de Montblanc (Hérault).

    Elle est jugée pour "actes de torture ou de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le beau-père, Jean-Michel, risque lui 30 ans de réclusion pour avoir "privé de soins ou d'aliments" sa belle-fille et n'avoir rien fait pour la "sauver d'une mort certaine", selon l'ordonnance de mise en accusation.

  • Bonjour

    Bienvenue dans ce direct consacré au 4e jour du procès de la mère et du beau-père d'Amandine, jeune fille morte de faim à 13 ans, en août 2020.