Littoral La Côte d’Azur privée de sentiers

Sur les 250 ordres de démolition pris ces vingt dernières années dans les Alpes-Maritimes, très peu ont été exécutés. Au Cap d’Antibes, les randonneurs voient leur trajet stoppé net par les installations du palace de l’Eden-Roc.

Il n’est pas 10 heures et le tee-shirt de Stéphane est déjà détrempé. Ce touriste venu de l’Yonne s’est lancé, ce samedi estival, dans le tour du Cap d’Antibes (Alpes-Maritimes). Depuis deux heures, il pose ses baskets sur le sentier des douaniers, alternant falaises et criques, face au bleu de la Méditerranée et dos aux murs d’enceinte qui barricadent les domaines des villas privées. C’est en sueur que Stéphane arrive devant l’Eden-Roc, un hôtel cinq étoiles. C’est aussi ici que sa balade de santé se transforme en parcours du combattant. Impossible d’aller plus loin : des parpaings l’empêchent de finir le tour du cap par le sentier littoral. «C’est dommage. On pensait pouvoir marcher au bord de l’eau tout le temps. Là, c’est déjà fini», regrette le randonneur, qui devra quitter le domaine maritime et contourner le palace.

Si Stéphane a dû troquer le chemin et ses embruns pour vingt minutes de marche sur le bitume, c’est que la loi littoral n’est pas strictement appliquée au Cap d’Antibes. Depuis 1986, elle impose, entre autres, le libre accès aux chemins littoraux. Adopté en 2006 et applicable sur les concessions, son décret plage prévoit que les restaurants soient démontables et n’occupent pas plus de 20 % des sites naturels. «C’est un sujet très sensible, reconnaît le procureur de la République de Nice. Ce ne sont pas les dossiers sur l’occupation du littoral qui ne sont pas bons, ni les condamnations. Le problème, c’est l’exécution.» En vingt ans, 250 décisions de justice définitives, exécutoires et prévoyant la remise en état naturel ont été rendues dans les Alpes-Maritimes. Très peu ont conduit à des démolitions. «C’est une question de moyens à prendre pour l’exécution des décisions», poursuit-il. En cas de refus du propriétaire (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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