L'Italie a besoin de l'UE face à l'afflux de réfugiés, dit le HCR

Arrivée de migrants dans le port sicilien d'Augusta, mercredi. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), l'Italie a besoin d'une aide de l'Union européenne pour faire face à l'afflux de réfugiés. /Photo prise le 9 avril 2014/REUTERS/Antonio Parrinello

GENEVE (Reuters) - Face à l'afflux de réfugiés, l'Italie a besoin d'une aide de l'Union européenne, a déclaré vendredi le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR). Le pays, de par sa position géographique, se trouve en première ligne et sert de point d'entrée en Europe pour des milliers de réfugiés fuyant notamment la guerre civile en Syrie. Ces quatre derniers jours, on estime que la marine italienne a porté secours à 6.000 clandestins qui avaient entrepris la traversée de la Méditerranée à bord d'embarcations de fortune. L'Union européenne, a insisté le HCR, doit aider l'Italie à se doter d'un plus grand nombre de centres d'accueil et d'hébergement et à trouver des "solutions durables" pour les demandeurs d'asile fuyant les guerres et les persécutions. D'après Melissa Fleming, porte-parole de l'agence onusienne, le nombre d'arrivées depuis le début de l'année est dix fois supérieur à ce qu'il était sur le premier trimestre 2013. "Nous nous attendons à ce que ces chiffres continuent d'augmenter. Ils sont des milliers en Libye et d'autres bateaux ont été repérés", a-t-elle ajouté. Le ministre italien de l'Intérieur, Angelino Alfano, a déclaré mercredi que 15.000 migrants avaient atteint les côtes italiennes depuis le début de l'année et que 4.000 avaient été secourus pour les seules journées de lundi et mardi dernier. "L'urgence empire et rien ne stoppe l'arrivée de ces bateaux", a-t-il dit au micro de la RAI. "C'est une question grave et l'Europe doit immédiatement prendre la situation en main, parce qu'il ne s'agit pas d'une frontière méditerranéenne, mais d'une frontière européenne", a-t-il poursuivi. Depuis que la crise syrienne a basculé dans la guerre civile, le HCR a enregistré officiellement plus de 2,6 millions de réfugiés syriens dans les pays voisins et en Egypte, mais des centaines de milliers d'autres sans doute ont fui le pays sans se faire connaître de l'agence onusienne. S'y ajoutent des demandeurs d'asile quittant l'Erythrée, la Somalie ou bien encore le Nigeria, la Gambie, le Mali et le Sénégal qui transitent par la Libye avant de tenter la traversée. "L'Italie a besoin du soutien de l'UE dans l'accroissement de ses capacités d'accueil", a insisté Melissa Fleming. (Stephanie Nebehay; Henri-Pierre André pour le service français)