L'Italie étudie un projet de loi visant à punir plus durement les résistances et occupations pacifiques
Les députés italiens ont approuvé mercredi 18 septembre un « paquet sécurité ». Ce projet de loi, qui doit encore être voté au Sénat en deuxième lecture, comporte des mesures anti-terroristes. Il instaure notamment une mesure surnommée par la presse italienne de « règle anti-gandhi », réprimant d'une peine de prison le blocage d'une route ou voie ferrée. Une mesure qui pourrait viser les militants pour l'environnement. Le projet serre aussi la vis dans un certain nombre d'autres domaines.
Actuellement, en Italie, bloquer une route en faisant barrage de son corps est passible d'une amende. Si ce projet de loi est entériné, la peine pourra aller jusqu'à un mois de prison. Et si plusieurs personnes se réunissent pour bloquer une voie routière ou ferrée, les faits seront passibles de 6 mois à 2 ans de prison.
Alessio Scandurra, de l'association de protection des droits Antigone, explique que cette réforme vise certains manifestants en particulier. « C'est une forme de manifestation adoptée ces dernières années par les militants pour l'environnement », dit-il, faisant notamment référence aux actions contre le tunnel entre Lyon et Turin, dont les travaux avaient été occupés à de nombreuses reprises par des activistes opposés à cette voie ferrée. « Il est spécifié que sont concernés les blocages avec son “corps” pour éviter d'interférer avec d'autres blocages fréquents en Italie, comme celles des chauffeurs de taxi ou des transporteurs routiers. »